Le Front des forces socialistes (FFS) a fait part, hier, de son mécontentement à l'égard de l'Etat dans sa prise en charge des victimes du tremblement de terre du 21 mai. “Cette tragédie n'a suscité de la part des autorités que visites éclairs et promesses qui ne riment qu'avec leur traditionnelle langue de bois. L'effet d'annonce de leurs engagements quant à la prise en charge immédiate des sinistrés a très rapidement laissé place, sur le terrain, aux inquiétudes, au désarroi et à la colère”, lit-on dans la déclaration du secrétariat national, lu lors d'un point de presse par Djoudi Mammeri, premier secrétaire. “L'Etat a failli dans l'organisation des secours”, a déclaré Mammeri, précisant que cette réplique du FFS n'était pas une réponse à l'intervention, mardi dernier, du Chef du gouvernement devant les députés. Qualifiant Ahmed Ouyahia de “très haut fonctionnaire”, le premier secrétaire s'est félicité du travail bénévole et anonyme des militants de son parti, dès les premières heures du séisme, qui “ont transmis des rapports à la direction nationale dans lesquels ils relèvent l'absence de l'Etat sur le terrain”. “La détresse des sinistrés livrés à eux-mêmes a montré l'incurie et l'incompétence qui rongent les institutions de l'Etat, devenues de simples appareils de domination au service exclusif du cartel maffieux au pouvoir”, dit le FFS. Les appareils (de l'Etat), accuse-t-il, sont au “minimum coupables de dol”, c'est-à-dire de ruse et de tromperie, “en ce sens qu'ils tolèrent et couvrent des passations de marchés au détriment de la sécurité des citoyens et de l'intérêt général”. Les “décideurs” sont aussi accusés de n'avoir pas renoncé à leurs appétits électoralistes même en période de catastrophe, de douleur et de deuil. “Ils se sont attelés à discréditer méthodiquement et progressivement les médiateurs politiques locaux en se servant des organisations qui leur sont inféodées”, a-t-il déclaré. L'Etat d'urgence, “censé maintenir en alerte un dispositif d'intervention rapide et efficace, n'a été actionné que lorsque la colère des citoyens a atteint le chef de l'Etat dans son intégrité physique”, regrette le FFS, exigeant que soit rendu public le détail des collectes nationales et internationales et leurs affectations respectives. Par ailleurs, Djoudi Mammeri a qualifié l'invitation au dialogue lancée par Ahmed Ouyahia aux archs de non-événement. “Il s'agit d'une crise politique et de légitimité ; si Ouyahia et ses chefs qui se cachent derrière le rideau veulent apporter des solutions, ils n'ont qu'à se référer au mémorandum adressé par le FFS au chef de l'Etat et aux généraux”, a conclu Mammeri. L. B.