“Après la quasi-unanimité de 500 voix pour et seulement 21 voix contre, nous avons la confirmation de l'hégémonisme et de la volonté d'uniformisation du paysage politique.” Comme attendu, le Mouvement démocratique et social (MDS) du défunt Hachemi Chérif n'y est pas allé de main morte pour fustiger, dans un communiqué au vitriol, le Parlement dans ses deux Chambres qui a entériné, hier mercredi, le projet de loi portant révision de la Constitution. “Le Parlement, note-t-il, voudrait entériner ainsi l'idée d'un bilan positif qui appellerait un troisième mandat qui nierait le constat d'échec que font quotidiennement les Algériens.” Selon le MDS, la promotion des droits de la femme projetés ne vise qu'à dissimuler la volonté de lever le verrou qui limite le nombre de mandats. “Les pseudo-concessions, écrit-il, faites pour favoriser les candidatures féminines ne sauraient masquer l'objet réel de la révision. Au cœur de cette révision se pose la question démocratique de l'alternance. Le monde qui s'est engoué pour le changement du Zimbabwe, aux Etats-Unis, doit s'alerter du véritable chantage que Bouteflika impose au pays.” “Il s'agit d'un grave fait accompli”, note-t-il. D'où la nécessité, à ses yeux, d'une mobilisation des forces démocratiques et de progrès. “La mobilisation, dit-il, des forces démocratiques et de progrès, des citoyennes et des citoyens permettra de déjouer l'odieux chantage auquel le pouvoir soumet le pays.” Mais tel n'est pas l'avis de l'UGTA. L'organisation de Sidi-Saïd, comme toutes les organisations inféodées au régime, s'est fondue dans un concert de louanges. “La direction de l'UGTA se félicite de l'adoption de la révision de la Constitution par le Parlement et considère qu'il s'agit là d'un moment important dans la voie de la consolidation de la paix et de la stabilité nationale, facteur déterminant du développement économique et social.” “Le renforcement de la protection des symboles de notre glorieuse Révolution, la clarification des prérogatives et des rapports entre les constituants du pouvoir exécutif, la souveraineté du peuple par sa liberté d'expression à choisir ses gouvernants et la promotion des droits politiques de la femme algérienne consacrent un pas important dans l'évolution de la société algérienne”, note l'UGTA. “L'homogénéité, ajoute-t-il encore, de l'action de l'Etat renforcera l'œuvre de la reconstruction amorcée depuis une décennie, par Son Excellence le président de la République. M Abdelaziz Bouteflika”. Karim Kebir