C'est la première réunion qu'il tient sous les nouveaux “oripeaux” que lui confère la nouvelle Constitution : le patron du RND, Ahmed Ouyahia, désormais Premier ministre, a retrouvé hier les membres de son Exécutif, à l'exception, bien sûr, du ministre de la Communication remplacé au pied levé, pour une réunion consacrée, comme attendu, à la mise en place d'un groupe de travail chargé de finaliser le plan d'action, comme le stipule les dispositions de la nouvelle mouture de la loi fondamentale. Selon un communiqué du gouvernement rendu public, diffusé par l'agence officielle, le gouvernement s'est penché sur la “préparation du projet de plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République”. Ainsi, en application des dispositions de la Constitution et conformément aux directives du chef de l'Etat, le gouvernement a mis sur pied un groupe de travail chargé de finaliser le projet de plan d'action avant la fin de ce mois, en vue de sa présentation en Conseil des ministres et cela avant qu'il ne soit introduit devant le Parlement, ajoute le communiqué. Ce plan d'action, “une feuille de route” pour ainsi dire, devrait être présenté, à se fier à certaines sources, théoriquement, sauf changement de dernière minute, dimanche prochain lors du premier conseil des ministres post-révision de la Constitution, avant qu'il ne soit présenté devant le Parlement début décembre. Des procédures, somme toute, formelles. Même si le communiqué ne révèle pas l'identité des membres, pas plus d'ailleurs que leur nombre, qui doivent constituer ce “groupe de travail”, tout porte à croire qu'il sera composé pour l'essentiel des “sherpas” dont la mission essentielle est de cibler des secteurs dont les chantiers sont en souffrance et appelés donc à être secoués avant le rendez-vous d'avril prochain. Ainsi, des délais de réalisation et des “actions d'envergure” sont attendus. Et connaissant les traditions de fonctionnement chez nos gouvernants, il n'est pas exclu que l'on assiste dans les prochains mois à des opérations de “générosité” tous azimuts. L'objectif, étant entendu, est d'entourer le Président du maximum de “trophées” qu'il aura à présenter devant la population. Bouteflika, dont peu font mystère de la probable candidature, sait que convaincre et susciter une éventuelle adhésion de la population à sa démarche, maintenant que des grognements ont été suscités par une révision constitutionnelle considérée hors d'époque, passe par la présentation d'un bilan à la mesure des promesses tenues. Un bilan qui devrait se mesurer à l'aune des emplois créés, des logements réalisés, de la politique envisagée pour endiguer le flux des “harragas”, sans cesse croissant, et du tarissement des sources d'encouragement du phénomène des kamikazes et de l'extrémisme religieux. Bref, un bilan qui aura à se targuer d'avoir rendu l'espoir à une population meurtrie et de cultiver le bonheur. Bouteflika l'a compris. Il l'a dit à l'agence Reuters, en mars dernier : “Pour l'instant, il s'agit pour moi d'achever correctement mon deuxième mandat en espérant atteindre tous les objectifs que je m'étais fixé et qui faisaient l'objet de mon programme électoral.” Ouyahia aura-t-il le temps suffisant pour achever en quelques mois ce qui n'a pas été fait en quatre ans ? Réponse en avril prochain. Karim Kebir