Le président de la République les a pourtant rassurés le 28 mai 2003, lorsqu'il avait annoncé publiquement que la priorité dans le relogement des sinistrés du 21 mai 2003 reviendra aux personnes qui ont perdu des membres de leur famille dans la catastrophe. Mais voilà que cinq années après, ces sinistrés courent toujours pour obtenir leurs logements. La raison de leur éviction des listes des bénéficiaires est une mauvaise interprétation, par certains responsables de la wilaya, de l'article 4 du décret 03-314 du 16/09/2003 fixant les conditions d'octroi d'aides aux sinistrés. C'est ce que nous a affirmé un juriste qui s'est étonné de l'attitude des responsables chargés de l'opération de relogement au niveau de la wilaya, précisant que l'article 4 ne souffre d'aucune ambiguïté puisque celui-ci énonce clairement que “les propriétaires et les occupants légaux des habitations concernées (effondrées, ndlr) peuvent opter pour une aide pour la reconstruction, pour une aide pour l'acquisition d'un logement pour le relogement définitif dans les programmes de logements sociaux locatifs réalisés par l'Etat”. Notre interlocuteur ajoute que le terme “occupants légaux” désigne les habitants justifiant d'un document de location ou de contrat notarié ou bien d'un acte de propriété. “Or ces personnes disposent d'un contrat notarié en bonne et due forme, et en plus, ils ont bénéficié de tous les autres avantages qui reviennent de droit à un sinistré dont le logement est classé rouge, à savoir les 70 millions pour l'indemnité du décès, 20 millions pour la prime d'installation, en plus des chalets qu'ils occupent actuellement”. “Comment a-t-on pu éliminer ces familles pourtant les plus touchées par le sinistre de la liste des bénéficiaires, alors qu'on a logé des gens qui occupaient illicitement des gourbis seulement par ce qu'ils disposent d'une fiche CTC ?” s'est interrogé par ailleurs un président d'APC de la wilaya de Boumerdès, qui ne cesse de réclamer le relogement d'une de ces familles qui a perdu une fille dans la catastrophe. Ces sinistrés, au nombre de 26, ont fait l'objet d'une réunion spéciale tenue le 4 juin 2008 en présence de leurs représentants. Il leur a été demandé de fournir un dossier complet, mais depuis plus rien, disent-ils. Et l'attente dure encore. M. T.