Haï Beau Séjour de Bouzaréah n'est pas aussi beau qu'il le prétend le “essamsar”, ce courtier en immobilier. Et même si l'évocation du titre prête à une succession d'idées… reçues ou d'impression qu'éclaire l'esprit et satisfait le désir de tranquillité, haï El-Maqam el-djamil (Beau Séjour) n'est qu'une galéjade d'une chronique de campagne. Voire une imposture. En effet, et bien qu'il soit bâti sur le mont où se donnent rendez-vous les grands vents du Frais Vallon et la brise marine de Raïs Hamidou (ex-Pointe Pescade), le site de Beau Séjour n'est en réalité qu'un banal intitulé d'un projet de 150 appartements où le minimum… “animal” manque à ses habitants. Pour l'exemple et en l'an de grâce de 2008, pendant que les petits se suffisent d'une lueur de bougie pour potasser, en revanche, le chef de famille doit y aller loin, sinon par monts et par vaux pour… courtiser la bonbonne de gaz. Pendant ce temps et dans les allées boueuses de la cité, il ne fait pas bon s'attarder au crépuscule où l'obscurité s'ajoute d'horrible manière au sentiment d'insécurité. C'est tout ça haï Beau Séjour où l'oisiveté et sa mauvaise complice de mère de tous les vices attendent patiemment que les jeunes loups de la cité s'aiguisent leurs crocs dans l'errements. C'est qu'il n'y a rien dans les parages. Pas même une maison de jeunes ou un parking où l'on s'amuse à détrousser autrui. Donc, et partant d'un constant si commun aux cités-dortoirs de la périphérie d'Alger, force est d'admettre que la volonté juvénile n'est qu'une mince carapace, comparée aux chants des sirènes et à l'appel du large qui n'est qu'à un vol d'oiseau du lieu-dit de la colline au lieu-dit “le Puits des zouaves”. Certes, il y eut une canalisation d'eau de posée, mais cela reste insuffisant pour l'épanouissement citoyen. Autrement dit, dans ce no man's land où les esprits sont ailleurs, sinon dans l'optique d'une survie, la question des loisirs ne doit pas se poser, car il y a trop de turbulence au lieu-dit de… “Bousse erriah” (embrasse les vents) de nesse el fah's (Les banlieusards) d'antan. Nazim Djebahi