Depuis quelques jours, le renouvellement des fédérations sportives et du comité olympique algérien accapare la “une” de l'actualité sportive en raison de la mise en œuvre du décret 405/05, qui limite le nombre de mandats des présidents à un seulement, sauf pour le COA, dont les statuts relève du Comité international olympique et la fédération algérienne de football. Et c'est là que se situe le nœud gordien, car l'exception n'est pas acceptée par tous. En effet, il n'échappe à personne que la FAF a été exemptée pour éviter un bras de fer avec la Fédération internationale de football (FIFA) qui aurait coûté cher à notre sport roi. Reste à savoir maintenant pourquoi les pouvoirs publics appliquent partiellement un décret de la République algérienne promulgué dans un but de modifier le paysage sportif national, car on estimait que c'étaient toujours les mêmes qui revenaient au niveau de toutes les structures, associations, ligues et fédérations. Cela est valable pour toutes les disciplines. Du moment qu'il est avéré que le contenu de ce texte de loi, particulièrement la partie relative à la limitation du nombre de mandats du président et des membres du bureau fédéral à un seul, est en opposition avec les statuts de la majorité, pour ne pas dire toutes, des instances sportives mondiales, il aurait été plus raisonnable de l'amender, tout en mettant en place des garde-fous à même de mettre hors circuit les éléments jugés “nocifs”. Il serait plus logique d'appliquer les critères, déjà existants dans les textes d'application du décret sus-nommé, pour éliminer de facto les dirigeants qui n'ont pas le niveau requis pour gérer une structure sportive, ou qui auront tout simplement failli à leurs missions en ne réalisant pas les missions pour lesquelles ils se sont engagés, que de se mettre en porte-à-faux avec les statuts régissant les fédérations internationales. Malheureusement, la tutelle s'y prend mal dans son opération de renouvellement des instances sportives à travers une application sélective du décret 405/05, d'où la porte ouverte à la contestation. On ne peut que s'interroger pourquoi les associations et les ligues de wilaya ou régionales n'ont pas été renouvelées conformément au contenu du texte contesté, alors qu'on en fait obligation pour les fédérations seulement ? Pis, on donne l'impression de jouer sur ces vides juridiques pour les généraliser à quelques cas comme les présidents ou membres de bureaux fédéraux ayant effectué un mandat incomplet. Il existe effectivement des cas de dirigeants n'ayant pas achevé leur mandat, suite à une décision de la tutelle mettant fin à leur mission et qui ont été réhabilités par la suite, ainsi que ceux qui ont pris le relais pour achever le mandat olympique. Et si l'on s'en tient au sens littéral des articles du décret, tout ce beau monde est non concerné par le renouvellement. C'est dire la complexité de la situation et de la tâche de la commission des observateurs indépendants instituée par le ministre de la Jeunesse et des Sports pour le suivi du renouvellement des instances sportives. Merzak Tigrine