La Coordination des archs d'Alger s'est réunie, hier, à Aïn-Benian pour débattre de l'offre du Chef du gouvernement relative au dialogue autour de la plate-forme d'El-Kseur. Au départ, les avis étaient partagés entre les délégués qui posaient comme préalable au dialogue “la satisfaction pleine et entière” de la plate-forme et ceux qui s'appuyaient sur des conditions “pour décider d'aller ou non au dialogue”. Certains participants ont même reproché “une certaine précipitation”, voire “un affolement” à vouloir répondre à tout prix à Ahmed Ouyahia, craignant que ce dernier “ne cherche à détruire le mouvement”. Un universitaire de Rouiba a estimé que “c'est charognard de vouloir répondre à l'offre d'Ouyahia, en cette période de deuil”. Le porte-parole du comité de Staouéli et Aïn-Benian a insisté sur “la particularité” de la proposition d'Ouyahia, relevant que le chef de l'Exécutif a pris à témoin l'opinion publique nationale et internationale, peut-être pour montrer que “les archs sont des irréductibles”. Ce délégué a également abordé la question des détenus considérant que “Abrika et ses compagnons doivent sortir et participer à la décision qui sera prise”. Il a par ailleurs affirmé que “les conditions ne sont pas réunies actuellement” et précisé que “l'avis de la base” est déterminant. Le neveu de Abane Ramdane, présent au conclave d'hier, a reconnu que “celui qui a conçu la plate-forme a placé la barre très haut”, ajoutant : “Vous n'êtes pas tenus de répondre dans l'immédiat. Il est tout à fait légitime que vous demandez de consulter la base et les citoyens, que vous demandez la libération des détenus avant de vous prononcer, ainsi que la levée des interdictions...” C'est vers les coups de 16h qu'un terrain d'entente a été trouvé. L'assistance a adhéré au principe du dialogue, à condition que le président de la République se prononce officiellement sur la plate-forme d'El-Kseur. L'opinion publique sera informée des intentions du mouvement citoyen, qui explicitera sa conception du dialogue, la nécessité de réunir les conditions favorisant la concertation entre délégués et avec la population, y compris les intellectuels : libération des délégués emprisonnés, ouverture des espaces d'expression, arrêt des harcèlements judiciaires, etc. “Donnons au temps le temps pour le traitement définitif de la crise”, a indiqué un délégué, vite relayé par un autre qui a souligné : “Le statu quo ne nous intéresse pas.” Ainsi, l'offre du Chef du gouvernement n'est pas rejetée. Mais, le mouvement citoyen semble avoir retenu les leçons d'un passé récent, exigeant des actes à travers des “préalables”. Les propositions de la Coordination d'Alger seront soumises à l'Interwilayas, qui sera habilitée à répondre à Ouyahia, éventuellement le week-end prochain. H. A. Rassemblement le 14 juin devant la maison de la presse La Coordination des comités de citoyens d'Alger organise le 14 juin prochain à 14h un rassemblement au niveau de la maison de la presse Tahar-Djaout à Alger. Cette manifestation intervient à l'occasion du 2e anniversaire de la grandiose marche des archs à Alger le 14 juin 2001. Ce rassemblement sera suivi d'un dépôt de gerbe de fleurs en hommage aux martyrs et blessés du Printemps noir (manifestants et journalistes) au rond point en face de l'ETUSA. La coordination exige la libération immédiate et inconditionnelle des détenus du mouvement citoyen et la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur.