RESUME : Eva panique. Elle est seule, face à ce voleur qui veut beaucoup d'argent. Il ne remarque pas qu'elle a mis la cafetière électrique en marche. Elle lui jette le contenu à la figure et le frappe avec. Elle alerte les voisins. La police vient et emmène le voleur. Eva regrette de ne pas s'être fiée à son instinct… 7iéme partie -Qu'est-ce que je vais leur dire ? Dois-je leur dire ce qui s'est passé ? Maintenant qu'elle est seule et qu'elle pense à ce qui lui est arrivé, elle sait que sa famille va revenir à la charge. Depuis qu'elle est veuve, ils lui demandent de fermer et de venir vivre avec eux. Une femme seule, riche, en ville, peut être la proie des voleurs. L'incident de la soirée allait leur donner raison. Sa famille a toujours craint qu'elle soit agressée. Vivre dans un climat d'insécurité n'est pas ce qu'il lui faut. Sa famille allait trouver dans cet incident, l'occasion idéale, pour lui forcer la main.Et Eva n'a aucune envie de quitter sa maison. Elle est pleine de souvenirs de bonheur. À part cet incident, elle n'y a connu que des jours heureux. Comment la quitter sans avoir le cœur brisé après ?Même si cinq années se sont écoulées depuis la mort accidentelle de son mari, elle n'a pas touché au décor du salon, des chambres. Elle tient à ce que tout reste comme avant sa disparition. Ainsi, il ne manque que lui. Mais parfois, elle l'imagine aller et venir. Lorsque sa femme de ménage déplace un meuble, un bibelot acheté par le défunt ou un de leurs cadres, elle se presse de le remettre, là où il était avant. Et comme avant, elle ne fréquente que leurs amis communs. Ils parlent souvent de lui, de ce qu'il avait fait de sa vie. Elle ne s'en rend pas compte mais elle pleure. Il lui manque et l'incident de cette soirée lui révèle à quel point elle peut être vulnérable. Il aurait pu l'agresser, la violer. Elle aurait pu mal finir. - Ne te tortures pas… Tout s'est bien passé, se dit-elle. Tu t'es défendue comme une grande… Aurais-tu été fier de moi Nadhir? Son sourire figé sur la photo lui semble presque réel. Eva s'endort sur le canapé du salon, épuisée par la longue journée de travail et par les émotions.L'alarme du radio-réveil la surprend le matin. Elle a des courbatures au dos et un cri de douleur lui échappe en bougeant la tête. Elle a un torticolis. Elle prend deux calmants et se prépare à partir au travail. Elle aurait bien pris du café mais la cafetière électrique est cassée. Elle pense à en acheter une. Il est un peu plus de huit heures. Les magasins d'électoménager ne doivent pas avoir levé les rideaux, de si bon matin. Elle se rend à l'agence immobilière. Elle attend que ces agents commerciaux soient là, pour sortir, prendre son café, dans un salon. Mais la présence uniquement masculine la met mal à l'aise. L'un des clients n'hésite pas à l'approcher. - Je peux m'asseoir à votre table ? - Non… Je vais faire mieux, dit-elle en se levant. Je vous la laisse… Elle décide de prendre son petit-déjeuner, ailleurs. Elle se rappelle devoir acheter une cafetière et elle décide de faire la tournée des magasins. L'un d'entre eux est bien fourni. Il y a toutes les marques et tous les articles exposés sont de qualité. Elle ne perd pas son temps et décide d'acheter la même qu'elle possédait avant de la casser sur la tête du voleur. Le vendeur, un nouveau, grimace, gêné. - Je ne connais pas son prix… Pouvez-vous attendre que le patron arrive ? - Combien de temps ? - Cinq minutes, dix minutes au plus tard…Eva veut bien attendre. Elle décide de faire du lèche-vitrine en attendant l'arrivée du patron. Mais elle ne tarde pas. Un quart d'heure après, elle retourne au magasin d'électroménager et dès qu'elle entre, elle entend le jeune vendeur appeler son patron. - Norredine ! La cliente est de retour! Lorsque le patron sort de l'arrière-boutique, Eva fronce les sourcils en voyant son sourire, sur son visage surpris… A. K. (À suivre)