Au moment où de nombreuses localités qui ont bénéficié de projets entrant dans le programme tendant à l'amélioration du cadre de vie des citoyens, celle d'Aïn Laâlem rattachée à la commune d'Aïn Tolba dans la daïra d'Aïn Kihal semble être oubliée. C'est du moins ce qui ressort d'une longue lettre de doléances d'une association locale, Es-Salam, adressée aux responsables concernés et dont Liberté a reçu une copie. La population d'Aïn Laâlam, qui a vécu les pires moments dans les années de sang car ayant fait l'objet d'un acte terroriste (18/06//1995) et lors du séisme qui a frappé la région d'Aïn Témouchent un certain 22 décembre 1999 avec son lot de sinistrés, continue de prendre son mal en patience. À travers les 13 points énumérés dans la lettre et qui constituent les principales préoccupations de la population, Aïn Laâlam, située à 11 km de la commune mère et à trois km de la RN35, donne l'image d'une contrée enclavée. Encouragée par l'absence d'un programme de développement rural, plus d'une centaine de familles ont été contraintes à l'exode rural vers d'autres destinations plus sûres. Les 72 logements ruraux en cours de réalisation et dont les travaux connaissent un retard se sont avérés très en deçà des besoins de la population. Pourtant, avec une superficie de 1 300 ha, Aïn Laâlam est une région à vocation agropastorale. En effet, l'association Es-Salam qui dénonce la marginalisation de cette localité fait état du calvaire vécu, en particulier en cette période hivernale en raison de l'absence d'un réseau de gaz naturel. L'approvisionnement en gaz butane se fait une fois par semaine. L'insuffisance de l'éclairage public, l'état déplorable des routes et celui des trottoirs qui attendent un hypothétique réaménagement, après avoir été endommagés par le séisme, l'absence d'un réseau AEP au niveau de la cité de 72-Logements ainsi que le retard mis dans les travaux de revêtement du seul accès vers la RN35, sont autant de problèmes auxquels font face les citoyens à longueur d'année et dont les représentants revendiquent aussi l'inscription d'un parc qui puisse abriter l'ambulance et le bus de transport et une décharge publique afin de prévenir contre l'apparition d'épidémies pouvant causer de graves conséquences en termes de santé publique. Quant à la jeunesse qui demeure la catégorie la plus vulnérable aux maux de la société, elle n'est pas épargnée par l'oisiveté, mère de tous les vices, et ce, en l'absence d'infrastructures culturelles et sportives à même de faire face au fléau de la drogue et de ses conséquences. Un stade de football, l'équipement informatique et sportif de la maison de Jeunes, l'ouverture d'une annexe de la bibliothèque communale d'Aïn Tolba, le recrutement des jeunes chômeurs de la localité aux différents projets de réalisation détenus par les entreprises étrangères ainsi que la participation de l'association lors des réunions périodiques organisées au niveau de la municipalité, et ce, conformément aux instructions des pouvoirs publics, sont autant de revendications somme toute légitime de cette association qui a eu le mérite de dire que quand même, il y a une vie à AIn Laâlam et qu'il faudra tout simplement la faire sortir de son isolement. M. LARADJ