Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a affirmé jeudi que la construction du Maghreb a très peu avancé sur le plan politique et qu'il y a des questions qui font que l'Union du Maghreb arabe (UMA) ne pouvait se concevoir en dehors de certaines raisons politiques du règlement du conflit du Sahara occidental, tout en rappelant que l'Algérie a une position qui n'a pas changé depuis 1965 sur cette question. L'invité de l'émission "l'Evènement à la Une" de la chaîne III de la radio nationale a déclaré que la question du Sahara occidental est fondamentale dans la construction maghrébine avant de préciser qu'il y a des clarifications et également des questions à régler. Il a ajouté que le 2e handicap dans cette construction est que les pays de la région ont souvent orienté leurs politiques économiques chacun de son côté. Par ailleurs, il a relevé que l'Algérie a toujours travaillé à la construction maghrébine comme étant un choix sur lequel tout le monde est d'accord et qui se fait par étapes. Revenant sur la question du Sahara occidental, il a rappelé que l'Algérie reste attachée au principe de l'autodétermination du peuple sahraoui qui est également une position de la communauté internationale et de l'ONU. Selon lui , le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc "n'a pas avancé", tout en appelant à la nomination, "dans les plus brefs délais", du représentant personnel du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental. Dans ce contexte, il a souhaité la reprise des négociations sous l'égide de l'Onu. Pour lui, le moment est venu pour que les Nations unies mettent de la pression et leur poids sur les parties pour faire avancer les négociations et aboutir à l'autodétermination du peuple du Sahara oui. Soulignant que l'ONU a un "devoir moral" et "sont garantes" du droit des peuples à l'autodétermination. Pour ce qui est des relations algéro-tunisiennes, Messahel a estimé que l'accord commercial préférentiel, signé lors de la 17e session de la Grande commission mixte, ouvrira la voie à une zone de libre-échange entre les deux pays à l'horizon 2009-2010, où les produits peuvent passer d'un pays à un autre sans droits et taxes sauf pour quelques produits qui feront l'objet de listes et d'accords entre les deux pays. A ce titre, il ajouté que ledit accord va booster un peu plus les échanges commerciaux entre les deux pays, qui dépassent déjà les 500 millions de dollars, selon certaines sources d'organismes algériens et tunisiens, avant d'annoncer que des accords entre les deux pays sont en voie de finalisation, dont celui portant sur l'établissement datant de 1963 qu'il fallait réactualiser. Il s'agit selon lui, d'un accord qui prendra en charge les communautés algérienne en Tunisie et tunisienne en Algérie pour qu'elles puissent vivre dans de bonnes conditions, indiquant qu'une série de réunions sont programmées au début de l'année 2009 et qui devront aboutir "certainement" lors de la 18e session de la Grande commission mixte qui va se tenir en Algérie au début du 2e semestre de 2009. Interrogé sur le prochain sommet sahélo-saharien à Bamako (Mali), il a indiqué qu'il sera question de la menace terroriste et du développement dans cette région de l'Afrique. Concernant l'action de l'Algérie dans les conflits en Afrique, il a indiqué que, pour les cas du Mali et du Niger, l'Algérie s'implique à la demande des parties dans le cadre de la recherche de solutions politiques pacifiques à des situations avec le respect de l'intégrité territoriale et la souveraineté des Etats, soulignant que l'Algérie mène aussi des politiques vis-à-vis des zones frontalières tout en indiquant que l'Algérie essaie, à travers des mécanismes de coopération, de développer des zones transfrontalières en finançant quelques projets.