L'Opep va annoncer une nouvelle, et probablement forte, réduction de sa production, mercredi, à Oran (Algérie) pour tenter de soutenir des cours du pétrole déprimés par la chute de l'activité économique mondiale. “La réunion d'Oran doit (décider) d'une coupe plus sévère pour établir l'équilibre entre l'offre et la demande”, a déclaré cette semaine Chakib Khelil, le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui fournit 40% du brut mondial. Dès l'issue d'une réunion consultative du cartel au Caire, fin novembre, son secrétaire général, Abdallah El-Badri, avait indiqué qu'il existait “un consensus général” en faveur d'une baisse à Oran, la troisième depuis septembre. Face à une demande en recul pour la première fois depuis 25 ans, le cartel n'a pas vraiment d'autre choix. Le baril de brut a perdu plus de 70% de sa valeur depuis les sommets de l'été. Il valait alors près de 150 dollars. Vendredi, il cotait 46 dollars. Ces niveaux de prix ne permettent plus aux producteurs d'équilibrer leurs finances et de couvrir leurs coûts de production. Preuve que même le royaume wahhabite ne se satisfait plus des prix actuels, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite a fait savoir qu'un baril à 75 dollars était “équitable”. Reste à chiffrer l'ampleur de la “sévère” réduction sur un quota officiel de 27,3 millions de barils par jour (mbj). “Le cartel pourrait annoncer une baisse d'au moins 2 mbj” à Oran, estime Julian Jessop, du cabinet Capital Economics. “Les délégués de l'Opep (...) parlent de 1,5 à 2 millions de barils par jour (de réduction), mais comme M. Khelil a dit se préparer à une surprise, nous nous attendons plutôt à un geste dans le haut de la fourchette”, abonde David Kirsch, du cabinet PFC Energy. En outre, l'Opep s'expose à un nouvel effondrement des cours si elle déçoit le marché par une riposte trop timorée. La Russie, qui assistera à la réunion de mercredi, a laissé entendre qu'elle pourrait s'associer aux efforts de l'organisation pour réduire la production.