Contrairement à leurs collègues, les généralistes qui ont été affaiblis en raison de la création d'un autre syndicat des praticiens qui renferme des chirurgiens-dentistes mais qu'il n'a pas eu le temps de rejoindre la Coordination nationale, les médecins spécialistes sont allés jusqu'au bout de leur mouvement. Imperturbables, ces derniers qui sont affiliés au SNPSSP sont donc restés fidèles à l'appel de la Coordination nationale de syndicats autonomes des médecins et ce, même s'ils sont moins nombreux par rapport à la pléthore de médecins, tous corps confondus, qui exercent au niveau des différentes structures du secteur de la santé implantées à travers la wilaya. Ainsi, aussi bien du côté des syndicalistes que de celui de l'administration, c'est le même taux de suivi qui revient depuis le premier jour. En effet, sur les 556 médecins tous corps confondus, 99 médecins spécialistes sur les 99 qui exercent au niveau de la wilaya de Aïn Témouchent ont gelé leur activité pendant les cinq jours. Un chiffre qui a été maintes fois confirmé par la Direction de la santé et de la population de la wilaya. Du côté des médecins généralistes, c'est à El-Amria que l'on a enregistré le plus grand nombre de grévistes soit une quinzaine. Dans la wilaya d'Oran, la situation est toujours la même, c'est à dire mi-figue, mi-raisin, et comme toujours le taux de suivi des uns est contesté par le taux de suivi des autres. À Tiaret, en revanche, la wilaya et ses structures hospitalières continuent, comme les journées précédentes à faire la sourde oreille à ce mouvement. Toutefois, les structures concernées tant à Tiaret, Frenda, Ksar Chellala, Mahdia ou Sougueur affichent un climat serein et une incontestable continuité dans l'exercice médical. Dans la wilaya de Mascara, les avis restent partagés entre ceux qui ont suivi la grève et ceux qui ne l'ont pas fait. “Je reconnais à ma honte que j'ai trahi ma conscience en observant cette grève car ma mission consiste à sauver la vie et soigner ou atténuer la douleur des blessés et des malades”, telle est la confession d'un médecin gréviste qui est pourtant allé jusqu'au bout du débrayage dicté par le Coordination nationale. Pour un spécialiste qui a refusé de suivre le mouvement malgré son adhésion : “Je n'ai pas pris part à cette grève mais j'attends la réaction de la tutelle à l'égard des confrères qui sont restés 5 jours sans travailler, s'ils ne sont pas pénalisés, je déduirais que leur action s'inscrit dans un cadre légal et qu'il ne me reste plus qu'à les imiter lors des prochains débrayages et presque tous les confrères qui ont assuré leur service sont de mon avis.” Dans la wilaya de Sidi Bel-abbès, les praticiens de la santé publique, notamment des spécialistes, généralistes, dentistes, professeurs, docents et psychologues des différentes structures de la wilaya et du CHU ont bravé hier la pluie et le froid glacial pour venir en nombre assister à un sit-in organisé dans l'enceinte du CHU Abdelkader-Hassani pour boucler le cinquième jour de grève et surtout pour dénoncer la réaction du ministère de la Santé à leur égard. Pour ce qui est de ces manœuvres, M. A., une praticienne au CHU, 22 ans d'ancienneté a indiqué “elles n'auront aucun effet devant la volonté et la détermination des praticiens d'aller jusqu'au bout de leurs actions. Preuve en est et vous le constatez, les professionnels de la Santé sont là”. DE NOTRE BUREAU D'ORAN