Il y a une année environ, la commune de Hacine, qui relève administrativement de la wilaya de Mascara, avait bénéficié d'un projet portant sur la réfection du réseau de son tissu urbain. Après son exécution, cette opération a été accueillie avec soulagement par toute la population, particulièrement les automobilistes, car les routes et les ruelles étaient très appréhendées et constituaient un danger eu égard à leur état de dégradation très avancé. Ainsi, une enveloppe financière conséquente a été consacrée à ces travaux puisque le choix a été porté sur la pose d'un “tapis”, une option qui allie esthétique et endurance de la chaussée. Mais l'euphorie des citoyens n'a été que de courte durée, puisque tous les efforts consentis se sont avérés vains car la chaussée enregistre une dégradation manifeste due essentiellement à un grand trafic de véhicules de gros tonnage de jour comme de nuit. En effet, depuis le lancement des travaux de l'autoroute Est-Ouest, notamment le tronçon qui traverse les localités qui dépendent de la wilaya de Mascara, ce sont des centaines de camions qui traversent la commune de Hacine pour se rendre à Tizi et à Froha pour charger petites pierres, agrégats et sable afin d'alimenter les chantiers pour la réalisation de ces ouvrages. Et ce sont précisément les navettes effectuées par ces camions qui sont à l'origine de la détérioration de l'état de la chaussée, une situation décriée et à laquelle assistent impuissants les citoyens de cette commune, car, outre les dégâts causés aux routes et ruelles, ces camions présentent un danger permanent pour les enfants contraints à se déplacer pour se rendre à leurs établissements scolaires ou effectuer les courses, et également pour les personnes âgées à la vue en baisse, aux pas lents et aux corps frêles, d'autant plus que les conducteurs de ces “mastodontes” font de la vitesse à l'intérieur même du périmètre urbain, car exerçant à la tâche, c'est-à-dire payés en fonction du nombre de voyages effectués. Le sillonnement de ces camions à l'intérieur du tissu urbain de cette commune s'est négativement répercuté sur les conduites et les réseaux d'AEP et de l'assainissement puisque certains gros tuyaux ont éclaté, des avaloirs endommagés et des bordures de trottoirs démolies nécessitant l'intervention des agents des services techniques afin de procéder à leur réparation. À cela s'ajoute la poussière soulevée par les camions sur leur passage et qu'absorbent les citoyens tous sexe et âge confondus et qui met mal à l'aise les allergiques. En effet, d'éparses couches de poussière sont visibles à l'œil nu sur les toits des habitations implantées sur l'itinéraire emprunté. La même amertume est dévoilée par les commerçants de cette localité, car, en dépit des rideaux nouvellement accrochés aux portes et fenêtres de leurs locaux, la poussière pénètre, et ce sont tous les produits alimentaires destinés à la consommation des citoyens qui sont affectés, notamment le pain, les légumes, les fruits, les pâtisseries et même les vêtements. Dans de pareilles circonstances, l'hygiène alimentaire ne peut être respectée, car aucune lutte ne peut aboutir. En hiver, ce sont les eaux pluviales et la boue qui constituent le même danger, car éjectées par les roues des camions et qui causent bien des désagréments aux piétons et aussi aux commerçants. Aussi, la question qui taraude les esprits a trait aux responsables à qui incombent ces dégâts et ceux susceptibles de prendre en charge leur réparation. Certes, les routes sont réalisées pour permettre la libre circulation des biens et des personnes, mais il y a des limites à ne pas franchir, surtout à la suite d'un constat affligeant, conséquence de la dégradation manifeste de la chaussée. À cela s'ajoute le bruit sonore des moteurs des camions qui perturbe le sommeil des populations résidant tout au long du circuit, des malades et des enfants et ce, de jour comme de nuit. A. B.