Alors que la crise financière et économique planétaire demeure un sujet qui semble ne concerner, du moins pour l'heure, que les médias lourds et les journaux, c'est la pluie et le temps qu'il fait qui préoccupent le milieu agricole à Mostaganem. Nonobstant les “dégâts collatéraux” signalés ici et là pendant ou après les chutes de pluie qui n'ont pas cessé depuis les derniers jours de septembre, la campagne agricole 2008/2009 s'annonce sous de bons auspices. En effet, au moment où des décennies successives de sécheresse ont pratiquement épuisé espoirs et intentions de réussir sa récolte, menée sans le recours à l'irrigation, voilà que l'on enregistre une pluviométrie qui dépasse les 400 mm. Un record de 400 mm, probablement jamais égalé dans la région, de pluie recueillie en à peine trois mois, c'est certainement une véritable “aubaine” qu'il était impossible d'espérer au titre de toute une année ! Les habitants de la ville de Mostaganem et de ses environs immédiats ont même eu droit, au mois de décembre passé, à une inattendue forte chute de neige “assaisonnée” de grêlons et de pluie fine. “Un événement que l'on n'a plus vécu depuis que les saisons équivalent à leur définition !'' diront, avec une pointe de nostalgie, de nombreux Mostaganémois d'un certain âge. À travers les rues et ruelles, un splendide tapis blanc a fait de longues minutes durant la joie des enfants qui, malgré le froid, ne cessaient de se taquiner dans des batailles de boules de neige. De leur côté, les plus âgés ont préféré faire un bonhomme de neige en plein centre-ville ; une initiative qui a incité les photographes professionnels à inviter les passants à prendre des clichés immortalisant le phénomène “exceptionnel”. C'est dire, qu'en cette après-midi-là, Mostaganem avait, ne serait-ce qu'un court moment, envié les villes de l'intérieur bien plus habituées à voir leurs hauteurs enneigées. Ainsi, outre les barrages desservant la région, qui ont pratiquement fait le plein et reconstitué leurs réserves, c'est la nappe phréatique qui confère au plateau de Mostaganem sa juste réputation de l'un des principaux bassins maraîchers d'Algérie, qui vient de retrouver des niveaux particulièrement appréciables. Par cette pluviométrie qui ne peut-être que bénéfique, à perte de vue, de part et d'autre des routes, chemins et pistes, un magnifique couvert végétal verdoyant embellit le paysage, outrageusement dégradé. En ville et au sein des agglomérations, la verdure a investi le moindre terrain vague et tente de “phagocyter” les monticules d'ordures et autres remblais de gravats. À certains endroits, l'herbe dépasse les cinquante centimètres. C'est dire que tout porte à croire que la campagne agricole s'annonce bonne et que les agriculteurs ont de quoi se réjouir pour nourrir l'optimisme. Super ! Si la médaille n'avait qu'une face ! Revers de la médaille, le temps est plutôt sale pour le vieux bâti ! Le feuilleton des effritements “en sourdine”, pour ne pas dire effondrements partiels, se poursuit, favorisé et accentué par la pluie. La moindre précipitation engendre lézardes et autres dégâts matériels au niveau des habitations vétustes qui, faut-il le rappeler, composent plus de la moitié du parc immobilier de la ville de Mostaganem. Chaque fois que la pluie s'abat, les locataires du vieux bâti craignent le pire. Chaque nuit pluvieuse et forcément blanche, peur bleue et angoisse sont de mise. C'est un véritable calvaire pour nombre de familles. “Nous passons des nuits blanches ! On craint que le plafond s'effondre sur nos têtes ! Notre habitation est vétuste, moult fissures se sont produites à la suite des précipitations !” se plaint un père de famille, demeurant au quartier du Derb. “C'est une situation vraiment préoccupante, voire inquiétante, d'autant plus que nous y vivons avec des enfants en bas âge, particulièrement vulnérables aux maladies respiratoires. Il y a de quoi craindre le pire. Contraints au cauchemar perpétuel, nous n'avons même pas où aller ! Nous n'avons pas d'autres alternatives que d'implorer Dieu pour une vie sauve, et une éventuelle bienveillance des autorités locales, avant qu'il ne soit trop tard !” , soulignant ainsi la gravité de la situation. M. O. T.