Ce sont pas moins de 110 travailleurs égyptiens travaillant pour le compte de la société espagnole Elecnoor, sous contrat avec la Sonelgaz, qui menacent de recourir à la grève, dans le cas où leur situation n'est pas régularisée. Ces employés ont été recrutés par une société égyptienne dénommée Sioudan pour travailler en Algérie, faisant de la sous-traitance pour des firmes étrangères, et qui a fait appel à leurs services pour l'installation de lignes à haute tension entre Djelfa et Laghouat. Ils sont ingénieurs, techniciens, topographes et comptables. Dans une lettre portant 110 signatures, adressée aux plus hautes instances de l'Etat, dont le président de la République lui-même, et aux autorités locales des wilayas de Djelfa et de Laghouat, ces travailleurs étrangers disent ne pas avoir perçu leurs salaires depuis plus de six mois. Pis, encore, beaucoup d'entre eux dont les visas sont depuis longtemps arrivés à expiration, dénoncent les menaces du directeur du projet. Ce dernier, disent-ils, ne s'empêche pas de brandir la menace d'expulsion à chaque fois qu'ils revendiquent leurs droits. Ces travailleurs protestataires qui ne bénéficient pas non plus de leurs droits civiques, à savoir les permis de séjour, se retrouvent donc après six mois de travail, en situation de clandestinité, rejetés par leur société et traqués par les services de sécurité. Enfin, les travailleurs égyptiens mettent l'accent sur leurs conditions de vie jugées intenables, caractérisées par l'insalubrité et la malnutrition. Une situation, ajoutent-ils, qui n'a rien à voir avec celles d'autres étrangers établis dans la wilaya et qui bénéficient contrairement à eux, de toutes les commodités à même de leur permettre d'accomplir leur mission. S. OUAHMED