Pour désengorger et réorganiser le centre-ville de la capitale de l'est du pays, certains élus locaux proposent, carrément, la démolition d'une partie des structures implantées. Cette approche suscitera, certainement, une nouvelle polémique et provoquera la consternation de nombreux citoyens comme ce fut le cas face au projet de démolition de la prison du Coudiat et le siège de la gendarmerie nationale pour la réalisation de la ligne de tramway. D'autre part, beaucoup de gens considèrent ces opérations de démolition comme des dépenses en plus dans une ville où plusieurs chantiers de démolition de vieilles bâtisses sont en cours au niveau du quartier du Bardo. Le centre-ville de Constantine n'arrive plus à contenir la circulation automobile. Les piétons empruntent les routes, censées être réservées aux véhicules et les trottoirs sont squattés par les vendeurs ambulants. Le lancement d'une opération de réorganisation de cet espace vital, le plus tôt possible, est plus que nécessaire. C'est une urgence. Dans ce contexte, une commission mixte APW/APC a été installée le 19 mai passé pour élaborer une étude scientifique relative à l'aération et la réorganisation du centre-ville, véritable goulot d'étranglement. Ainsi, les membres de ladite commission mixte proposent l'inscription de projets d'aménagement urbain et des opérations de démolition à court, moyen et à long terme. Concernant le désengorgement du centre-ville, il est question de démolir les cafés et les murs de la place Ahmed Bey, pour qu'elle soit un espace ouvert sur le palais de justice, le marché couvert Boumezou, les avenues Kitouni et Boudjriou. Et de la démolition des murs qui entourent le jardin public Bennacer, ensuite la réexploitation des souterrains en passages pour piétons. Côté aménagement, le rapport de la commission fait état de la construction des kiosques pour la vente des journaux, les fleurs et les cartes postales et des jets d'eau. La restauration de l'avenue jouxtant le TRC, reliant la place Kerkri à celle du 1er Novembre. En plus de la réalisation de deux projets tant attendus, il s'agit du palais des congrès et du complexe culturel. Ces derniers seront construits à la place du centre culturel Mohamed El-Aid Al Khalifa et du siège de l'APC Sidi Rached. D'autre part, la même commission propose l'ouverture d'un autre passage souterrain pour les véhicules et compte relier les deux souterrains. En un mot, rendre les artères du centre-ville des espaces réservés aux piétons seulement. Il est à noter que la commission mixte organise des rencontres périodiques de réflexion et de propositions en mettant à contribution les universitaires afin de trouver des solutions adéquates à ce problème qui empoisonne le quotidien de milliers de Constantinois. Selon un membre de la commission mixte, d'autres rencontres seront organisées incessamment, pour le même objectif. En attendant la concrétisation des propositions, le centre-ville de Constantine, jadis célèbre pour sa fluidité et sa propreté, est actuellement un espace ouvert sur l'anarchie et des pratiques illégales. Akila Benabdesselam