Lacune n Beaucoup l'ignorent sans doute, mais les associations de protection du consommateur existent, bel et bien, dans notre pays. Les associations de protection du consommateur sont légion dans un certain nombre de pays du monde. Certaines sont tellement puissantes que rien ne se fait sans elles. Les producteurs les consultent régulièrement et font tout pour ne pas avoir de démêlés avec elles. Avec le poids qu'elles ont dans la société, il faut dire qu'elles peuvent faire la pluie et le beau temps. De fait, le consommateur est devenu roi dans ces pays. Chez nous, les choses se présentent autrement. Les associations de protection du consommateur existent certes, mais elles ne sont pas nombreuses. De plus, et c'est là le problème, elles sont inactives. La preuve, la plupart d'entre elles sont méconnues du grand public. Tous ceux que nous avons interrogés à ce propos ont été unanimes à déclarer qu'ils ignorent l'existence de ce genre d'associations dans notre pays. «On ne le savait pas franchement», ont-ils affirmé en substance. Pourtant, ce ne sont pas les cas méritant leur intervention qui manquent. Prix excessifs, défauts d'étiquetage, manque d'hygiène, vente de produits périmés et impropres à la consommation, les pratiques commerciales frauduleuses sont, en effet, nombreuses. Il suffit de se rendre au marché du coin pour le constater. Malheureusement, elles sont rarement réprimées pour la simple et bonne raison qu'elles ne sont pas signalées aux services compétents. A qui la faute ? Au consommateur ou aux associations qui sont censées le protéger ? D'aucuns diront que la responsabilité incombe à ces associations, car «elles existent pour cela». Leurs responsables s'en défendent en relevant qu'elles ne sont rien sans le consommateur. En d'autres termes, elles ne peuvent accomplir leur mission sans l'apport et l'aide du consommateur. «C'est au consommateur de nous saisir à chaque fois qu'il est confronté à un problème, mais il ne le fait pas malheureusement», a déploré le premier responsable de l'Aappc. «Comment les saisir alors qu'elles sont absentes du terrain ? On ne connaît même pas leurs sièges», répondent des citoyens irrités par «l'inertie» de ces associations. Une chose est certaine en tout cas : beaucoup reste à faire en matière de protection du consommateur. Il est temps pour les parties concernées d'accorder leurs violons et de travailler main dans la main afin de constituer une force à même de changer l'ordre établi. A bon entendeur…