“La grève de la faim observée par les quatre étudiants du département de langue française de l'université de Tizi Ouzou est un chantage affectif exercé sur une majorité d'étudiants qui ne veulent plus faire partie du mouvement de grève, enclenché par une poignée d'étudiants qui veulent prendre en otage tout le département”, a déclaré hier la doyenne de la faculté des lettres lors d'un point de presse animé conjointement avec M. Khendek, chef du département de langue française. Pour ce dernier, à savoir M. Khendek, “les problèmes pédagogiques sont loin de constituer la seule motivation de ce mouvement de protestation puisque, à chaque fois qu'une solution est apportée à un problème raisonnable ou à une revendication que nous estimons légitime, les étudiants inventent des problèmes insensés pour maintenir le département dans l'impasse”. Ce qui mène donc, de l'avis du chef du département, à comprendre que “ce mouvement de grève n'échappe pas à la manipulation”. Sur sa lancée, M. Khendek explique que des rencontres ont été tenues avec les membres du comité des étudiants du département pour trouver des solutions aux problèmes posés, “du moins ceux que nous avions considérés logiques, sinon ceux dont les solutions peuvent être apportées par l'administration de l'université, mais les étudiants ne cessent d'exprimer des revendications qui dépassent tout entendement”. La suppression de la note d'évaluation pédagogique communément appelée la 3e note, la suppression du système des absences ainsi que le rachat avec une note de 9,80 comme demandé par les étudiants sont, entre autres, ces revendications que M. Khendek considère comme insensées puisque, estime t-il, “tout cela est régi par des décrets auxquels nous ne pouvons rien changer, surtout concernant la 3e note qui relève de la commission pédagogique et non pas de l'administration”. Quant à la revendication des étudiants concernant la réouverture de l'école doctorale, M. Khendek explique qu'“elle est gérée par le ministère, que nous avons d'ailleurs saisi, et non pas par l'université de Tizi Ouzou”. Dans une déclaration remise à la presse, les enseignants du même département ont tenu à apporter leur soutien et leur confiance au chef du département, dont les étudiants revendiquent le départ, et se disent “soucieux de la santé des étudiants grévistes de la faim”, mais aussi indignés par “les dérives verbales de certains étudiants et les occupations, par la force et la violence, des locaux pédagogiques et administratifs”. Samir LESLOUS