Alors que l'état de santé des quatre étudiants ayant observé une grève de la faim, depuis maintenant 13 jours, ne cesse de se dégrader, l'université Mouloud-Mammeri semble toujours en ébullition et les étudiants ne décolèrent toujours pas. Bien au contraire, les déclarations faites mardi dernier par le chef du département de langue française semblent avoir attisé davantage le feu. Alors que la doyenne de la faculté a qualifié la grève de la faim observée par les étudiants de “chantage affectif sur le reste des étudiants qui ne veulent plus poursuivre le mouvement de protestation”, le chef du département, M. Khendek, a considéré que “ces étudiants sont manipulés et à leur tour ils veulent manipuler leurs camarades et prendre en otage tout le département”. Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir les étudiants grévistes qui qualifient ces déclarations d' “irresponsables, d'entêtement et de fuite en avant”. Lors d'un point de presse tenu hier au département de français, les membres du comité des étudiants ont estimé que “le chef du département a voulu réduire le problème à l'histoire d'assiduité, de rachat et de troisième note, or que la situation est grave et le malaise est plus profond à l'université de Tizi Ouzou”. “Qualifier notre ras-le-bol de chantage est synonyme du refus de dialogue, un dialogue que nous voulons responsable”, ajoutent les étudiants dans un brouhaha engendré par les va-et-vient des étudiants venus s'enquérir de la situation de leurs camarades puis par l'évacuation en urgence, par la Protection civile, d'un de leurs camarades en grève de la faim dont l'état de santé était des plus inquiétants. Avant-hier encore, en tout cas, ces étudiants ont réaffirmé leur volonté d'aller jusqu'au bout tout en déplorant que mise à part une délégation de l'APW, personne d'autre ne s'est inquiété de leur situation. Samir LESLOUS