Au ras-le-bol, la haine de soi, conjugués au désert culturel criant, vient s'ajouter telle une malédiction, ce problème de manque d'eau qui ronge la commune de Hassi Dellaâ depuis longtemps. Une caractéristique qui est le point noir de la wilaya de Laghouat. Les habitants de cette localité déjà enclavée, située à environs 130 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Laghouat, sont privés d'eau potable depuis dix jours en ce début du mois de février. Accompagnés par G. A., nous avons sillonné les dédales des ruelles étroites et totalement délabrées sous les yeux intéressés d'une meute d'enfants en bas âge, jerrycans à la main, à la recherche de ce précieux liquide. Les habitants rencontrés se précipitent pour nous faire part en guise de SOS, du calvaire de la rareté de l'eau potable dans cette paisible localité. En effet, les 13 000 âmes que comptent les 1 990 foyers ont souffert du manque chronique d'eau pendant plus de dix jours, soit du samedi de la semaine écoulée jusqu'au début de celle en cours. Les habitants étaient condamnés à s'approvisionner en citernes d'eau dont l'hygiène est suspecte. La raison, nous dit-on, est que les deux puits qui desservaient la population en eau potable, ne sont plus en service du fait que les pompes immergées sont tombées en panne suite, probablement, aux fréquentes chutes de tension. Renseignement pris, il s'est avéré que la commune de Hassi Dellaâ ne possède que deux puits forés d'une profondeur de 600 mètres chacun et d'un débit de 12 litres/seconde par puits, fonctionnels, 24h/24h. D'où une surexploitation avérée. Ils sont équipés de pompes immergées d'une valeur située entre 100 et 300 millions de centimes l'unité. Paradoxalement à ce coût d'acquisition, la durée de vie de cet équipement, à présent indispensable, est de six mois, nous dit-on. Leurs frais de gestion, toutes charges comprises, coûtent à la commune la bagatelle de pas moins de 25 millions de centimes par mois. De quoi aménager quelques écoles et autres infrastructures sociales en équipements de base nécessaires. N'est-il pas grand temps pour les pouvoirs publics en charge de ce portefeuille de faire fonctionner ce type d'ouvrages par des panneaux solaires dans le cadre du développement durable ? Dans l'espoir de capter les eaux souterraines, des études géophysiques ont été entreprises en 2002, par la commune de Hassi-Dellaâ, nous dit-on. Cinq forages de reconnaissance ont été vainement réalisés par la commune et l'Agence nationale des ressources hydriques. Un état de fait vécu comme une malédiction par les citoyens. Ces derniers sont parfois tentés de quitter leur commune vers des contrées plus clémentes. Ainsi, “l'eau potable est encore un rêve” pour la population de cette commune du sud du pays, a déclaré un citoyen. Les habitants se demandent pourquoi ils sont dépourvus de ce liquide vital, alors qu'il coule abondamment dans d'autres communes limitrophes de la wilaya. AREZKI BOUHAMAM