“J'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle d'avril comme candidat indépendant. Ce faisant, j'aurais personnellement accompli mon devoir moral, laissant ainsi au peuple le soin de rendre souverainement et démocratiquement sa décision, à travers les élections d'avril prochain, dont la liberté et la transparence seront garanties”, a-t-il expliqué. Le président Abdelaziz Bouteflika a présenté, ce jeudi, le bilan de ses deux mandats. Restauration de la paix, réconciliation nationale, questions économiques et sociales, avenir des nouvelles générations sont les principaux thèmes que le candidat à la présidentielle d'avril prochain a développés dans son discours. “L'Algérie a ainsi fait face (au) défi (…) de la réconciliation nationale, de la réconciliation entre ses enfants, de la réconciliation des Algériens avec leur patrie, l'Algérie”, a-t-il affirmé d'emblée, en tenant à préciser que ses mandats s'inscrivent “dans le cadre de choix démocratiques, pluralistes et souverains” et “des attributions”, mais aussi de sa fonction de premier magistrat du pays. Le Chef de l'Etat a, en outre, fait état de son “second souci” : sortir le pays de son isolement. Selon lui, l'Algérie est redevenue, aujourd'hui, “un acteur engagé, écouté et consulté” dans le monde arabe et la “oumma islamique”, qui joue également un “rôle dynamique” au sein de l'Union africaine et du Nouveau partenariat du développement en Afrique (Nepad). L'Algérie, poursuivra Bouteflika, est liée à l'Europe par l'accord d'association et l'Union pour la Méditerranée, et se prépare à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans son discours, diffusé largement par les médias lourds, le “candidat indépendant” aux prochaines élections a également abordé les autres “priorités”, telles que la “reconstruction” du pays et la “consolidation” de l'Etat. Il a aussi parlé de l'appui de “l'investissement privé et étranger” et de l'affectation des 160 milliards de dollars d'investissements publics “dans divers secteurs”, y compris ceux destinés à “la satisfaction des besoins socioéconomiques de la population”. Sur le chapitre économique et social, un volet où il est le plus attendu, le président Bouteflika a affiché les taux de chômage, notant qu'ils ont chuté de près de 30% en 1999 à moins de 12%, mais sans s'arrêter néanmoins sur la polémique controversée sur les chiffres. Selon lui, outre le recrutement de 3 millions et demi de personnes, entre janvier 1999 et décembre 2008, plus de 2 millions et demi d'emplois ont été créés, dans la même période, grâce aux dispositifs de lutte contre le chômage. Sur le plan des besoins sociaux, Bouteflika a évoqué “le nombre considérable de réalisations”, citant les logements, les infrastructures sociales, universitaires et médicales, de même que l'amélioration de la distribution de l'eau potable, du gaz et de l'électricité. L'autre chantier signalé se rapporte au secteur économique qui, d'après lui, connaît une avancée grâce au programme “imposant” de développement. Ce programme, à l'origine d'une “croissance moyenne hors hydrocarbures de 5% environ”, aurait permis de marquer “des pointes de plus de 6% ces deux dernières années” et de créer 120 000 nouvelles PME. Par ailleurs, l'embellie financière enregistrée pendant la décennie aurait ramené l'endettement extérieur à moins de 5 milliards de dollars. De plus, les 140 milliards de dollars de réserves de changes cumulées serviraient à “faire face à la crise économique internationale”. “Nous avons toujours cherché à garantir la stabilité des capacités du budget public, ce qui se reflète aujourd'hui par une épargne de l'Etat de plus de 4 000 milliards de DA dans le Fonds de régulation des recettes, alors que la dette publique intérieure a été ramenée de près de 1 800 milliards de DA à près de 700 milliards de DA aujourd'hui”, a indiqué le chef de l'Etat, en alertant contre les effets de la “baisse” des recettes pétrolières. Pour Bouteflika, “l'avenir du pays ne saurait dépendre d'un seul homme ni des seules institutions de l'Etat”. D'où son appel à “une implication plus grande de la société”, surtout les jeunes, dans la construction nationale, aux côtés de “l'Etat régulateur”. Hafida Ameyar