Quatre ans après la grève qu'ils ont observée pour dénoncer la privatisation de leur entreprise, les 200 travailleurs de l'entreprise Magi (ex-PMA de Rouiba) ont encore une fois débrayé, hier, durant deux heures, pour “exiger l'annulation des poursuites judiciaires contre les représentants des travailleurs ainsi que la satisfaction de leur plateforme de revendications de plusieurs points”. Les travailleurs s'étonnent de l'attitude des responsables de l'entreprise qui viennent, selon eux, de remuer le couteau dans la plaie en actionnant la justice sur l'affaire de la grève qui remonte à quatre années. Pour le secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. El-Kourche Mounir, la direction tente de se venger des syndicalistes et des travailleurs en accordant plus d'importance à ces affaires de justice qu'aux vrais problèmes que vit l'entreprise. “Nous avons gagné tous les procès intentés contre nous et voilà que la direction générale nous brandit une nouvelle fois des convocations pour se présenter au niveau des tribunaux”, indique M. El-Kourche qui ajoute que “l'entreprise traverse une situation difficile en dépit des conditions favorables offertes sur le marché, notamment avec l'existence des différents programmes de développement de l'agriculture”. Les syndicalistes reviennent sur l'opération de privatisation de leur entreprise en rappelant cette histoire de cahier des charges. “Les responsables n'ont jamais avalé notre refus d'accepter la modification du cahier des charges de l'entreprise qui avait amputé trois sites sur les cinq existants”, précisent-ils et menacent de durcir leur action au cas où les dirigeants de l'entreprise persistent à exercer de la pression sur les travailleurs et leurs représentants. En l'absence du P-DG de l'entreprise, c'est son assistante, Mme Belhocine, qui a bien voulu nous recevoir en nous indiquant d'emblée qu'elle “ignore réellement les revendications exactes des travailleurs”. Mais elle a tenu à apporter un démenti formel sur les affirmations des syndicalistes précisant que le dialogue a toujours existé entre le syndicat et la direction en nous exhibant les différents P-V sanctionnant ces réunions. Pour ce qui est des convocations de justice, elle affirme : “C'est une affaire liée à la grève de 2006 qui est toujours pendante et que nous ne pouvons pas arrêter, car elle ne dépend pas de l'entreprise”, précisant qu'il s'agit du travail de l'avocat de l'entreprise, pas plus. “L'avocat a fait appel, ça fait partie de son travail”, dit-elle. Sur les revendications formulées par le syndicat, la même responsable indique que tout dépend de la santé financière de l'entreprise. “Nous tenons à préciser que les travailleurs perçoivent leur salaire, les primes et tout le reste. l'entreprise est exemplaire sur ce plan”, ajoute-t-elle. M. T.