Parmi la délégation ministérielle qui accompagnait le chef de l'Etat, le plus sollicité a été Noureddine Yazid Zerhouni. Ce dernier a évoqué tous les “dossiers chauds” : l'affaire de l'agent de la CIA, la situation sécuritaire et Hattab, ainsi que l'élection présidentielle. Février des grandes dates. Un choix pas fortuit qu'a fait le président Bouteflika pour effectuer sa visite, en ce 18 février 2009, Journée du chahid, dans la wilaya de Blida. Première étape, des inaugurations. Inauguration d'un tronçon d'autoroute (Oued Djer-El-Hassaïnia, 25 km), des logements, dans le nouveau quartier Deriouch dans la commune de Bouarfa qui revit après les affres du terrorisme dans les années 1990. Des locaux commerciaux, une crèche, un CEM… et à Blida, le téléphérique (télécabine) qui relie le chef-lieu de la wilaya à Chréa. Il n'y eut pas foule sur les trottoirs ; des visages impassibles plantés là comme par curiosité. Toutefois, il s'est permis un bref bain de foule dans une ruelle du centre-ville. Et comme l'occasion se présentait, il a prononcé un discours à la salle Challane située à proximité du stade de l'USM Blida. En présentation, le ministre des Moudjahidine s'est contenté d'une brève allocution sur les martyrs, les anciens combattants dans une prose “châtiée”. Le Président s'est largement étalé sur le sujet : l'histoire, le combat, les sacrifices et la nécessaire fidélité aux chouhada. Il mettra d'ailleurs l'accent particulièrement sur le mois de février qui connut des évènements marquants. Pourquoi le 18 février ? La Journée du chahid a été instituée en 1989. Elle coïncide avec la création de l'Organisation spéciale (OS) en 1947. L'entrée de la question algérienne à l'ONU en 1957. Le 13 février 1960, les essais nucléaires de Reggane. Les lignes électrifiées aux frontières est et ouest. Le 8 février 1958, le bombardement de Sakiet Sidi-Youcef. Il inscrit son insistance sur l'histoire, devenue un pilier dans la Constitution, dans l'optique d'une “conscience renouvelée”. “Je ne suis pas passéiste, c'est une vision historique objective et mûre”, dit-il. Cette attention à l'histoire obéit au souci de préserver l'Algérie. “L'Algérie souveraine, indépendante et unie”, martèlera Bouteflika. Il fera toutefois une bifurcation du côté du prochain quinquennat à travers les projets de développement et d'investissement après un rappel des efforts en ce sens consentis depuis son premier mandat. “C'est une stratégie globale. De grands projets qui changeront la face de l'Algérie dans un avenir proche”, a-t-il précisé. Son action s'inscrit désormais, a-t-il tenu à préciser, dans le sillage du combat des chouhada et de la fidélité à leur sacrifice. L'après-midi, seconde étape d'inaugurations de chantiers et projets achevés, visite à l'hôpital Frantz-Fanon avec l'inauguration de nouveaux services. Parmi la délégation ministérielle qui accompagnait le Président, le plus sollicité a été Noureddine Yazid Zerhouni qui répondait à toutes les questions, avant, comme d'habitude, sa conférence de presse. Si le ministre de l'Intérieur a mis l'accent sur les projets, les dotations budgétaires dont a bénéficié Blida qui connaît un développement au-dessus de la moyenne nationale, les questions étaient axées sur l'actualité “chaude”, le dossier sécuritaire et l'élection présidentielle du 9 avril prochain. La situation sécuritaire s'est nettement améliorée. Pour preuve, les résultats des derniers mois dans la lutte contre le terrorisme qui sont “excellents”, surtout avec la reddition de Bentouati qui est l'un des principaux responsables de la zone centre, l'élimination de celui des Issers qui est dans les réseaux depuis 1991. “C'est très positif”, dit-il en précisant que “ce n'est pas encore fini”. Il a, par ailleurs, considéré que les appels de Hassan Hattab ont eu un effet sur les groupes terroristes comme l'attestent les “ralliements” et “les tensions sérieuses au sein de ces groupes”. Quant au cas problématique de l'ancien “émir” du GSPC, Zerhouni dira que c'est “un cas particulier, atypique qui est géré par la justice”. Il précisera à ce sujet que les “informations sécuritaires fournies par les autorités sont exactes”. Il s'agit de mobiliser les citoyens. Pour cela, nous donnons le maximum d'informations, dit-il. Interrogé sur les développements de l'affaire de l'agent de la CIA, Andrew Warren, le ministre précisera que les deux femmes ne sont pas algériennes, mais ont la double nationalité. Aucune d'elles n'a déposé une plainte en Algérie. Les deux femmes résident à l'étranger et ont déposé une plainte à l'étranger par le biais des réseaux de leur pays d'adoption. Mais, a-t-il souligné, dans cette affaire, il reste à définir si ces actes ont été le fait d'un pervers ou s'il s'agissait de l'utilisation de moyens pour exercer des pressions. Le chantage. À chacune de ces cas de figure, une gestion appropriée. Le président Bouteflika a commencé à retirer les formulaires pour les signatures juste après l'annonce de sa candidature. Un premier lot de 100 000 formulaires a été retiré. Tout comme la majorité des autres candidats, a indiqué Zerhouni, qui révélera que “8 millions de ces imprimés ont été tirés”. Quant aux plaintes de certains candidats sur les entraves de l'administration, le ministre indiquera que “ce candidat qui parle beaucoup a retiré, lui, 140 000 exemplaires”. Il a mis en exergue la “souplesse” de l'administration qui a permis aux candidats le retrait des formulaires de signature avant la convocation du corps électoral. Ce qui est, en vérité, contraire à la loi électorale. Sur l'opération “porte-à-porte” pour l'assainissement des listes électorales, il a indiqué que la correction de la situation des “mal inscrits” a atteint 1 million d'électeurs. En considérant “ces mal inscrits comme de faux abstentionnistes”. Djilali Benyoub