La compétition s'articulera autour du remplissage des salles de meetings, puis des urnes, bien sûr. Le nombre de bulletins de vote que chacun des trois mettra sur son propre compte, en escomptant, en retour, des dividendes en rapport avec la mobilisation qu'il aura suscitée, voilà l'objet du sprint final entre les trois “alliés présidentiels”. La prochaine présidentielle a ceci d'inédit qu'elle sera précédée d'une campagne électorale qui sera surtout marquée par l'absence d'enjeu. À voir un Touati se refuser au moindre commentaire sur le bilan du président de la République “sortant”, on devine déjà, en effet, que l'on n'aura droit qu'à une joute monotone, insipide et dénuée d'intérêt avec, au bout, la consécration de Bouteflika pour un troisième mandat. Une formalité, en somme. Il y a, certes, le cas Mohamed Saïd, dont la candidature peut prétendre à une certaine spécificité. Ce candidat, qui nourrit le projet de fonder un parti politique, mettra à profit l'opération de collecte des signatures et la campagne électorale pour donner une assise organique à ce projet. Candidature “utile” donc. Ainsi rassurés quant au résultat final du scrutin, les partis de l'Alliance présidentielle peuvent se permettre le luxe de s'adonner à leur propre compétition. Qui du FLN, du RND ou du MSP aura réussi à collecter le plus grand nombre de signatures au profit de Bouteflika ? Pour eux, c'était l'enjeu essentiel jusqu'ici. Demain, la compétition s'articulera autour du remplissage des salles de meetings, puis des urnes, bien sûr. Le nombre de bulletins de vote que chacun des trois mettra sur son propre compte, en escomptant, en retour, des dividendes en rapport avec la mobilisation qu'il aura suscitée, voilà l'objet du sprint final entre les trois “alliés présidentiels”. Mais est-ce vraiment un luxe que de devoir participer à un tel “concours” lorsqu'on sait que l'abstention risque de l'emporter haut la main ? Car le 9 avril au soir, il se peut qu'à défaut d'exhiber les trophées de la participation, FLN, RND et MSP n'auront que la latitude de s'échanger les accusations en tirant chacun la couverture à soi et en rejetant sur les autres le manque d'engouement de l'électorat. C'est précisément le scénario catastrophe que les trois tentent d'éviter, chacun essayant, dès à présent, de s'en laver les mains au cas où… S. C.