Le ministre des Affaires étrangères pakistanais, Shah Mehmood Qureshi, a réaffirmé mardi l'engagement de son gouvernement à combattre les extrémistes, notant la “volonté de coopération” de l'administration Obama à l'issue de ses premiers entretiens à Washington. “Il existe une convergence entre nous”, a déclaré à la presse M. Qureshi à l'issue d'une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. “Il existe une volonté de coopérer.” “Le Pakistan est désireux de travailler avec la nouvelle administration américaine pour lutter contre l'extrémisme et le terrorisme”, a-t-il ajouté. “Nous sommes déterminés à vaincre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.” Mme Clinton s'est pour sa part déclarée très “reconnaissante envers le ministre (pakistanais) pour ses avis et conseils”, soulignant le caractère “ouvert” des consultations avec le gouvernement de Kaboul. Mais interrogée sur le contenu des discussions, et notamment des inquiétudes qui auraient été exprimées par le Pakistan sur l'impact pour Kaboul de l'envoi de renforts américains dans les régions afghanes frontalières, Mme Clinton est restée prudente. “Nous allons réserver nos commentaires pour le moment où nous aurons quelque chose à dire sur les résultats de nos efforts communs”, a-t-elle dit. Une rencontre trilatérale entre M. Qureshi, son homologue afghan Rangeen Dadfar Spanta et la chef de la diplomatie américaine est prévue aujourd'hui, après des entretiens individuels avec Mme Clinton. Un accord conclu avec les talibans, prévoyant l'application de la loi islamique comme seul système judiciaire dans la vallée de Swat, suscite les inquiétudes des alliés occidentaux du Pakistan, craignant qu'il ne laisse le champ libre aux fondamentalistes. À la suite de cet accord, les talibans ont annoncé mardi un cessez-le-feu illimité dans cette région du nord-ouest du Pakistan. “C'est une solution locale à un problème local”, a dit M. Qureshi. En dépit des inquiétudes sur la situation à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan, le ministre afghan a pour sa part souligné la “confiance” de son gouvernement envers Islamabad. “Depuis l'instauration d'un nouveau gouvernement au Pakistan, les relations entre les deux pays se sont considérablement améliorées”, a déclaré M. Spanta. Mais le Pakistan est sous le feu des critiques d'élus américains qui réclament que l'aide des Etats-Unis à Islamabad soit repensée à la lumière d'un nouveau rapport. “Malgré six ans d'efforts des gouvernements américain et pakistanais, Al-Qaïda a renouvelé sa capacité à attaquer les Etats-Unis et conserve des refuges sûrs dans les zones tribales du Pakistan”, selon le rapport de la Cour des comptes américaine (GAO). R. I./Agences