“Le président Obama peut réussir comme il peut décevoir. De grands chantiers attendent le nouveau président américain. Avec autant d'espoir, mais aussi de craintes. Les Républicains ne sont pas d'accord. Et la politique de la Maison-Blanche est aussi compliquée que complexe. À mon sens, Obama veut améliorer les choses. Espérons qu'il va réussir car il y a beaucoup d'attentes et en Amérique et dans le monde entier. Mais une chose est sûre, il est important que Barack Obama soit élu président !” Le diplomate Sheldon Austin, enseignant à l'université de Boumerdès et qui a fait ses preuves dans le monde diplomatique, semble connaître le fin fond de la pensée d'Obama, mais aussi de sa démarche en décryptant, hier, à partir de Paris, via une vidéoconférence, son dernier livre, une autobiographie intitulée “Dreams from my father”, au profit de la presse nationale à l'ambassade des USA à Alger. Quatre semaines passées après son investiture à la Maison Blanche, le 44e président des Etats-Unis d'Amérique fraîchement élu, Barack Obama, est sujet à des critiques positives. Négatives aussi. M. Austin ne cache pas les contraintes tant internes qu'externes auxquelles devra faire face le nouveau locataire de la Maison Blanche, notamment pour régler les conflits régionaux et internationaux. À commencer sur le plan interne par l'administration hostile car dominée, pour le moment par les Républicains, et sur le plan externe par la Palestine, la crise financière mondiale et bien d'autres tensions régionales. “Obama a compris une chose : il y a l'Est et l'Ouest, puis il y a, à l'horizon, l'Afrique. Pour lui, l'Europe n'est pas la seule frontière. Mais nous devons tous savoir qu'il n'y a pas de solutions miracle. Obama a le tact. C'est un homme de consensus et un rassembleur !”, dira encore le diplomate qui estime que le successeur de Georges W Bush a “une vision très large”. Le conférencier résumera, en substance, la vie de Barack Obama sur deux plans : sa relation avec son père et sa nature d'homme de couleur qui a aussi un penchant blanc. Il citera deux évènements majeurs de sa vie : l'annonce de la mort de son père, survenue lors d'un accident de la circulation, et la découverte au sein même de sa famille, sa grand-mère en l'occurrence, de penchants racistes. À propos de son père qu'il a très peu connu (1 mois à peine avant que sa mère ne s'installe en Indonésie), Obama se dira choqué et bouleversé : “C'est un modèle à égaler ou à décevoir.” Et des propos racistes qu'il venait d'entendre de la bouche de sa grand-mère, une femme qui a fait de lui un homme modèle, il gardera le souvenir jusqu'au jour où il découvrira la philosophie de Malcom X. Optimiste quant aux perspectives que le nouveau président propose, M. Austin conclura : “Exiger un bilan d'un président quatre semaines après son investiture, c'est un peu trop. Mais, toutes les appréhensions sont légitimes et le président Obama est conscient. Quant aux pays maghrébins, dont l'Algérie, tout dépendra de la relation qu'ils veulent entretenir avec les USA.”