Six ans après le drame qui a endeuillé les familles des 102 victimes de l'accident du Boeing 737-200 de la compagnie aérienne nationale, le souvenir est toujours aussi vif. Cela fait six ans jour pour jour depuis ce 6 mars fatidique de l'année 2003, date à laquelle est inscrit, en lettres si sombres, le crash du l'appareil de type Boeing 737-200 de la compagnie nationale Air Algérie avec à son bord 103 personnes entre passagers et membres de l'équipage de l'avion qui venait de quitter le tarmac de l'aéroport de la capitale de l'Ahaggar, en l'occurrence Tamanrasset. 29 secondes à peine qui ont suivi le décollage ont été fatales à l'ensemble avec pour seule exception un rescapé en la personne d'un militaire qui était du voyage. Ces détails comme beaucoup d'autres concernant leurs proches, les familles des victimes s'en souviennent encore et les évoquent avec amertume. La plaie encore béante suscite de vives émotions lors du recueillement, hier, sur les lieux mêmes où le drame est intervenu. Ils étaient nombreux d'ailleurs à accepter l'invitation de la compagnie à venir revisiter les lieux où est érigée une stèle à la mémoire des victimes. Abdelwahid Bouabdallah, P-DG d'Air Algérie, et son staff ont tenu à faire le voyage pour être aux côtés des familles des victimes reçues également par les autorités locales. Tout en larmes, mais avec beaucoup de retenue en ultime réaction de dignité et d'acceptation, les familles ont lu la Fatiha et ont déposé des fleurs, ramenées d'Alger, aux côtés de la gerbe de fleurs de la compagnie sur la stèle. Une halte, le temps d'une rencontre des familles qui partagent la même douleur, celle de la perte de l'être ou des êtres chers, irremplaçables. De cette cérémonie s'en est suivie une rencontre dans un institut de formation professionnelle lors de laquelle le P-DG d'Air Algérie s'est engagé à honorer la mémoire des victimes en érigeant une stèle beaucoup plus importante et surtout d'y inscrire tous les noms des victimes, sans exclure les étrangers qui figuraient sur la liste macabre des défunts. “Chaque année, nous y reviendrons”, promet le responsable de la compagnie nationale qui évoquera avec beaucoup d'émoi cette douloureuse circonstance. “On ne les oubliera jamais”, insistera-t-il, précisant que leur perte ne sera jamais vaine et ne fera que conforter la compagnie de donner le meilleure d'elle-même pour honorer la mémoire des disparus. “Un grand nombre des passagers victimes étaient issus de l'Extrême-Sud et nous continuerons à œuvrer dans notre politique de désenclavement en renforçant nos dessertes sur le réseau intérieur conformément, également, à la volonté des pouvoirs publics”, a déclaré Abdelwahid Bouabdallah désigné depuis pas longtemps à la tête du pavillon national. La parole est ensuite offerte à une parente d'une victime qui a réclamé que les noms des victimes soient portés sur la stèle, elle fut rejointe par un parent de la famille Benmessaoud de Tamanrasset. “Quatorze personnes de ma famille ont péri dans cette catastrophe. Cela fait mal, mais nous ne pouvons aller contre la volonté de Dieu”, dira-t-il en rendant hommage au geste d'Air Algérie ô combien grand en symbolique à leurs yeux. Les quatorze victimes des Benmessaoud faisaient partie de l'équipe de football de Tamanrasset. Raison pour laquelle la compagnie et les autorités locales ont tenu à immortaliser le souvenir en récompensant les jeunes lauréats suite à un marathon dont le coup d'envoi a eu lieu au niveau de la stèle. D'autres manifestations ont été enregistrées au cours de l'après-midi même au stade communal pour un match amical de football, regroupant les amis des footballeurs de Tam, et ce, à la mémoire de toutes les victimes du crash du vol 6289. N. S.