Le Front des forces socialistes (FFS) n'a pas l'intention de baisser pavillon devant l'interdiction formulée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à l'endroit des partisans du boycott. Il est disposé même à engager un bras de fer avec les autorités, à se fier à la volonté affichée par son premier secrétaire lors d'un point de presse organisé hier au siège du parti à Alger. “Nous allons mener campagne, mais nous allons mesurer les risques. Par nos moyens et notre intelligence, on fera des meetings, mais ceux autorisés par la population, pas ceux de Zerhouni. On mènera une campagne de sensibilisation de proximité et on procédera à l'affichage”, a indiqué Karim Tabbou, en marge d'une conférence destinée aux étudiants, présents en force pour la circonstance, dans le cadre des programmes de formation de l'école politique Ali-Mécili, du nom de l'avocat du parti assassiné à Paris en 1987. “Nous avons mis en place une véritable machine pour collecter la vraie information le jour du vote”, a-t-il précisé. Parallèlement, une campagne sera menée auprès des partis “amis” à l'étranger, notamment ceux affiliés à l'internationale socialiste pour les sensibiliser sur cette élection. Cette critique a également ciblé Ahmed Ouyahia qui, lui aussi, a chargé les partis qui appellent au boycott. “Ça montre que tous les moyens de mobilisation qu'ils ont engagés n'ont pas entraîné une dynamique de participation et d'engouement des électeurs. Ils ont peur”, a affirmé Tabbou. À l'endroit de Bouteflika qui “a avoué devant les maires avoir échoué, mais qui souhaite continuer l'échec”, Tabbou dit qu'“il est en train de distribuer l'argent du pays, comme si c'était son propre argent”. Karim Kebir