Des mesures importantes doivent être prises afin d'endiguer le phénomène de la violence dans les stades. La mise en place d'un fichier des meneurs serait la bienvenue, selon les résultats de ce sondage. Il reste à savoir si cette perspective entre dans le cadre de la stratégie globale de lutte contre la criminalité dès lors que la violence dans les stades est devenue un problème de sécurité publique. Faut-il à l'instar des pays européens avoir un fichier des mineurs et des fauteurs de troubles dans les stades afin de les identifier et leur en interdire l'accès ? Le recours aux caméras de surveillance dans les stades européens a fini par donner ses fruits et cela, depuis 1985, après le drame de Heysel, survenu le 29 mai 1985 à Bruxelles, en Belgique, dû au hooliganisme à l'occasion de la finale de la Coupe d'Europe entre Liverpool et la Juventus. Ce jour-là des grilles de séparation et un muret s'effondrent sous la pression et le poids de supporters déchaînés, faisant 39 morts et plus de 600 blessés. Des scènes de violence qui sont devenues coutumières en Algérie avec de nombreux morts et blessés enregistrés chaque saison sportive. La solution ne pourra venir que dans l'installation d'un fichier des mineurs et des fauteurs de troubles, seule manière de maîtriser ce fléau qui gangrène les tribunes. L'Algérie, qui fait face à la violence dans les stades, classée en tant que problème de sécurité publique numéro un, est-elle à même de suivre l'exemple européen ? On est tenté de le croire. Mais vu la criminalité multiforme qui prend de l'ampleur chaque année, le règlement de la question de la violence dans les stades ne peut être dissocié du cadre global du problème sécuritaire dans le pays. D'ailleurs, à une question posée dans le cadre du sondage de Liberté s'agissant de la nécessité d'établir un fichier des meneurs et des fauteurs de troubles et leur interdire l'entrée aux stades, les réponses sont affirmatives. Ainsi, pour la question qu'est-ce qui explique le comportement violent et agressif des jeunes lors des rencontres de football ? 63,2% des sondés ont avancé trois raisons dont la plus importante, et 15,1% des jeunes le pensent, le manque de perspectives et d'avenir comme source de violence. 13,3% estiment que la mauvaise gestion des clubs est à l'origine de cette barbarie sportive, et 8,4% remettent en cause les infrastructures sportives jugées inadéquates. Par région, on constate que les raisons se différencient sensiblement. 23,9% des sondés de l'est du pays pensent que le chômage et le manque de perspectives des jeunes sont les principales causes de la violence. Des chiffres qui vont decrescendo avec 18,2% au centre et 16,5% à l'ouest du pays. À la question, avez-vous été déjà victime de violence (dans ou à la sortie des stades) ? 29,6% ont répondu par la négative. Cela n'a pas exclu la violence car 35,9% avouent avoir été victimes avec 21,3% ayant subi des insultes verbales et 14,6 ayant subi une agression physique. 19,2% ont vu des supporters semer la panique sur leur chemin, et 15,2% avouent éviter tous les itinéraires empruntés par les supporters. C. M.