Le jeune homme, âgé de 18 ans, aurait été tué par erreur dans le cadre d'un règlement de comptes entre gangs. Abdelkrim Boudiaf, 18 ans, est le cinquième adolescent tué à Londres depuis le début de cette année. Le garçon, d'origine algérienne, et dont la famille est établie au Royaume-Uni depuis plusieurs années, était loin de se douter que la mort allait le surprendre, samedi dans la soirée, alors qu'il discutait tranquillement avec un groupe d'amis au coin d'une rue, non loin du domicile de ses parents à Tottenham, au nord de la capitale. Le drame a eu lieu aux environs de 21h30. Abdelkrim et ses copains se trouvaient à proximité d'un bar à Broadwater Road, quand un coup de feu a été tiré dans sa direction, l'atteignant au cou. Il avait déjà rendu l'âme quand les secours sont arrivés sur les lieux, quelques minutes plus tard. Rien ne laissait présager que ce lycéen brillant et grand fan d'Arsenal — club de foot anglais — allait connaître une mort aussi violente. Ses compagnons le décrivent comme quelqu'un de gentil et d'affable. Les policiers chargés de l'enquête ont tout de suite écarté l'idée selon laquelle il était impliqué dans une quelconque guerre de gangs. Selon les premiers éléments de l'enquête, Abdelkrim aurait été tué par erreur. Dimanche dernier, de nombreuses personnes se sont rassemblées devant le domicile de ses parents où son père Noureddine et sa sœur Yasmine étaient inconsolables. Plein d'avenir, le défunt avait décroché son baccalauréat il y a un an. En septembre prochain, il devait rejoindre l'université de Northampton pour entamer des études le destinant à une carrière d'avocat. En attendant, il avait trouvé un petit boulot en tant que vendeur dans un magasin. La veille de son assassinat, un autre jeune du même âge, Amine Zaaki, a été poignardé mortellement dans un quartier de l'est de Londres. En 2008, 28 jeunes au total ont été tués dans la capitale britannique. Un record ! Choqués par cette succession de crimes sans fin, des milliers de Londoniens ont arpenté les rues de la ville, il y a quelques mois. La marche, qui faisait suite au meurtre d'un énième adolescent, avait pour objectif d'alerter les autorités et de leur demander de prendre des mesures d'urgence pour arrêter l'hécatombe. Depuis, le ministère de l'Intérieur, Scotland Yard et la mairie ont mis en place un vaste programme de prévention des crimes juvéniles. À titre d'exemple, une instruction ferme a été adressée aux commerçants leur interdisant de vendre des couteaux aux clients de moins de 18 ans. Mais cette mesure est restée sans grand effet car, souvent, l'achat d'armes blanches se déroule sur Internet. La pauvreté, la ghettoïsation et l'échec scolaire sont les principales causes qui entraînent des dizaines de jeunes, issus de milieux défavorisés, à rejoindre des gangs. S. L.-K.