Les banques n'ont pas, semble-t-il, enregistré beaucoup de demandes puisque sur les 42 000 fellahs recensés, exploitants terriens et éleveurs inclus, seuls 1 000 auraient souscrit au programme en question. L'espoir né chez les agriculteurs de l'annonce de l'institution du crédit d'accompagnement des exploitants agricoles, Rfig, n'aura, tout compte fait, pas duré longtemps, fondant comme neige au soleil, devant la panoplie de conditions auxquelles doit répondre tout prétendant. À Djelfa, comme partout ailleurs, ce prêt à taux bonifié de la Banque de l'agriculture et du développement rural, d'une durée d'une année pouvant être prorogée de six mois en cas de force majeure, n'a pas créé l'engouement escompté par les pouvoirs publics. Il devait servir, selon les termes du plan initial, à l'acquisition d'intrants indispensables à l'activité des exploitations agricoles, des aliments de bétail, des produits vétérinaires et autres moyens d'abreuvement. En effet, sept mois après sa création, ce mode de financement, beaucoup plus destiné à l'exploitation qu'à l'investissement, même s'il a pendant longtemps constitué la principale revendication de certaines associations, n'aura pas emballé les éleveurs et les agriculteurs de la région en raison de des difficultés rencontrées et des conditions draconiennes d'éligibilité imposées par les banques publiques tels le bail de location ou le contrat de cession de la terre à cultiver. Ainsi, et à en croire les différents acteurs que nous avons interrogés, à commencer par la Chambre locale d'agriculture, en sa qualité de “forum des fellahs”, selon son secrétaire général, M. Benhadi, “ce crédit est une bonne structure en soi mais butte sur le problème de solvabilité de la propriété”. Et d'ajouter : “Il fallait parer au plus pressé en soutenant la production.” De leur côté, les banques ne semblent pas avoir enregistré beaucoup de demandes, puisque sur les 42 000 fellahs recensés par la chambre, exploitants terriens et éleveurs inclus, seuls 1 000 auraient souscrit au programme en question. Cependant, aucune indication ne nous a été fournie sur le nombre exact de dossiers visés par la Badr et la BNA, principaux pourvoyeurs des fonds nécessaires à l'opération. En tous les cas, au vu du dispositif mis en place, il est peu probable qu'ils soient nombreux à recueillir les faveurs des institutions financières. Enfin, eu égard à l'incompréhension dont ont fait preuve beaucoup d'agriculteurs qui se sont laissés aller à la rumeur, un grand travail d'information et de vulgarisation attend encore les initiateurs du projet si l'on veut insuffler au secteur une nouvelle dynamique. S. OUAHMED