Résumé : Le boulanger avait mis cette femme enceinte puis l'avait répudiée. Elle a longtemps erré dans la rue avant d être orientée vers une association, mais l'un des jumeaux est gravement malade... 16eme partie Mais les choses s'aggravèrent. Le petit était dans un état comateux à mon arrivée à l'hôpital. Malgré tous les efforts fournis par les médecins et le personnel paramédical, mon bébé rendit l'âme dans mes bras. J'étais effondrée. Je pleurais toutes les larmes de mon corps en regardant ce petit innocent de quelques mois fermer ses yeux à jamais. Je ne savais plus vers qui m'adresser pour soulager ma peine. En sortant de l'hôpital, je me mets à marcher vite, mais sans but aucun. Je marchais aussi vite que me le permettaient mes maigres jambes. Une seule consolation me revenait à l'esprit : mes enfants étaient au chaud et avaient à manger pour quelque temps. Je continuais à marcher. Je traversais tous les quartiers de la ville sans m'en rendre compte. Mes pas me mènent en fin de parcours vers mes parents. Je me retrouvais devant le portail de chez nous sans savoir quoi faire. Je finis par frapper à la porte et ma mère m'ouvrit. Sans dire un mot, je tombais dans ses bras en sanglotant. Elle me prit par la main et me fit entrer. Je me sentais tellement en sécurité dans notre vieille maison, que sans demander mon reste, je me dirigeais vers mon ancienne chambre de jeune fille et me jetais sur mon lit pour sombrer dans un profond sommeil. À mon réveil, je constatais qu'il faisait déjà nuit. Mon père discutait dans la grande salle et ma mère préparait le dîner. Je les rejoins et me mets à leur raconter tout ce qui m'était arrivé depuis notre dernière entrevue. Bien entendu, je ne pouvais leur dévoiler ma grossesse, mais ma mère a dû s'en douter car elle ne cessait d'inspecter mes hanches et mon ventre. - Où sont tes enfants ? me demande mon père - Toujours à l'association… - Et que vas-tu faire maintenant ? - Je vais y retourner. Mes enfants sont à l'abri dans ces lieux, je pourrais donc les laisser en toute confiance pour sortir chercher du travail. Mon père hoche la tête, et je vis les larmes briller dans ses yeux. - Je ne sais pas si je pourrais faire quelque chose pour toi ma fille, mais nous sommes toujours tes parents. Hélas, nos moyens ne nous permettent pas de te prendre en charge toi et tes quatre gosses. - Ce n'est pas à toi ou à ma mère de penser aux gosses des autres… Je vais trouver du travail. - Que soit maudit le jour où tu as été mariée à cet homme de malheur, lance ma mère. - Si tu trouves du travail, peut-être que nous pourrions faire un effort pour héberger tes petits. Lance mon père. Je ne sentais plus les battements de mon cœur : - C'est vrai ? M'écriais-je… - Bien sûr ma fille, après tout, nous sommes tes parents. Je ne tenais plus de joie. Si mes gosses trouvent abri chez mes parents, je n'aurais plus de souci à me faire quant à leur sécurité. Je passais une nuit agitée, et me levais aux premières lueurs de l'aube. Je n'avais plus qu'à retourner dans la rue pour chercher du travail. Mais la chose n'était pas aisée. Là où je me présentais, on me demandait ce que je savais faire. À part le ménage et la cuisine, je n'étais pas bonne à grand-chose. Je pouvais faire un peu de couture aussi. Pas la coupe, mais les petits travaux de finition. En fin de journée, une couturière me prit en pitié. Elle me remit quelques billets pour m'acheter une blouse, un foulard et une paire de chaussures, et me demande de revenir le lendemain pour commencer à travailler dans son atelier de confection. J'étais aux anges. Une fois mes achats faits, je retournais vers mes enfants. Grâce à Dieu, ces derniers n'avaient pas l'air d'avoir trop soufferts de mon absence. Je les trouvais en train de jouer, et le bébé dormait à poings fermés. La présidente de l'association vint me voir le soir même et je la mets au courant des derniers évènements. Compatissante, elle me promit de nous garder encore quelques jours jusqu'a ce que j'ai assez d'argent pour nous prendre en charge. Et voila. J'ai enfin un travail, et ma petite famille est à l'abri. Y. H.