La compagnie de la Gendarmerie nationale de Baraki a résolu l'affaire de l'agression d'un ressortissant français en 48 heures. L'histoire remonte à la soirée du 23 mars dernier, lorsque M. Fokijun, un ressortissant français, directeur d'une société spécialisée dans les logiciels informatiques se trouvant sur le chemin communal n°6, à Oued Finah, commune des Eucalyptus, a été agressé avec une arme blanche par trois individus qui lui ont subtilisé son argent, un billet de 50 euros, 4 000 DA, son ordinateur portable et deux téléphones mobiles. Les agresseurs ont, cependant, pris le soin de lui rendre son passeport et un billet d'avion qu'il avait sur lui. Il a immédiatement déposé une plainte auprès de la gendarmerie. Les agresseurs, selon le lieutenant Mohamed Gacem, commandant adjoint de la compagnie de Baraki, sont âgés entre 18 et 29 ans et résident à Mohammadia. Deux des auteurs sont des frères que la victime a déjà rencontrés à la Safex lors du dernier Salon du bâtiment, Batimatec. Les deux frères se sont fait passer pour des clients intéressés par son matériel, désirant faire un partenariat pour une commercialisation en Algérie de ses logiciels. Ils se sont rendus à plusieurs reprises au stand de la victime durant le salon et même à son hôtel à Bab-Ezzouar. Ainsi ont-ils réussi à le mettre en confiance. La veille de son retour en France, les deux frères l'invitent à dîner à Staouéli. Les deux frères sont venus, accompagnés d'une troisième personne, le récupérer à son hôtel, à bord d'un taxi clandestin. De retour de Staouéli, au lieu de le déposer à son hôtel, ils ont pris le chemin des Eucalyptus pour commettre leur forfait avant de prendre la fuite en abandonnant la victime sur les lieux. Le lieutenant Gacem ajoutera que “grâce à ces informations, nous avons pu commencer nos investigations”. Les enquêteurs ont identifié les agresseurs grâce au téléphone de la victime à travers la lecture du listing de tous ses appels. “Nous avons aussi fait appel aux agents de la sécurité de la Safex, qui nous ont donné les vidéos de surveillance, où nous avons réussi à avoir les photographies des deux frères agresseurs”, a expliqué l'officier. Une fois les auteurs identifiés, les enquêteurs ont alors entrepris leur filature. Le moindre fait et geste des deux frères était surveillé durant toute la journée du 25 mars. Ils les ont arrêtés au moment où ils s'apprêtaient à rentrer chez eux. Lors de la perquisition au domicile des deux frères, les gendarmes ont retrouvé les deux téléphones de la victime. Pendant l'interrogatoire, l'aîné, K. Abdelkrim, a reconnu facilement les faits, sauf l'agression. Selon l'officier qui rappela les aveux de l'aîné, “c'est son ami, la troisième personne, qui est coupable et qui s'est retourné contre eux”. Il a avoué d'ailleurs qu'il n'était pas dans son intention d'attaquer M. Fokijun et que c'est la première fois qu'il est mêlé à ce genre d'affaires. Après une enquête approfondie, le novice s'avère faire l'objet d'un mandat de recherches par la police pour une affaire d'escroquerie. Avec les informations données par Abdelkrim, les gendarmes ont, dans la soirée du 26 mars, mis la main sur le complice, M. A., un repris de justice, à son domicile à Mohammadia. Ils ont retrouvé chez lui le laptop du ressortissant français, des CD et une documentation sur le fonctionnement de l'ordinateur. Avec l'aide de la mère du voleur, l'ordinateur a été récupéré. Présenté, hier au parquet d'El-Harrach, pour trois chefs d'accusation, escroquerie, vol qualifié et organisation d'un groupe de malfaiteurs, les agresseurs ont été écroués.