Au moment où l'armée israélienne s'acharne sur les Palestiniens quotidiennement, les négociations entre les deux parties se poursuivent au point d'Erez et semblent évoluer vers un accord sur le transfert du contrôle des territoires réoccupés sous la responsabilité de l'autorité palestinienne rapidement. Il est même question de la conclusion d'une trêve avec le Hamas. A en croire les déclarations de certains responsables de l'Etat hébreu à la presse israélienne, un accord entre Israéliens et Palestiniens est imminent sur la question du transfert du contrôle des territoires qui ont été réoccupés par l'armée israélienne. En effet, les journaux israéliens font état d'“avancées sérieuses” dans les négociations qui se déroulent au point d'Erez. Le blocage se situerait au niveau de l'exigence du gouvernement israélien de garder sous son contrôle un “point vital” dans la bande de Gaza. Cette “nouveauté” est catégoriquement rejetée par les négociateurs palestiniens. En dépit de cela, les responsables israéliens affichent un optimisme quant à l'aboutissement rapide des discussions sur la question du transfert du contrôle des territoires réoccupés depuis le déclenchement de la seconde Intifadha en septembre 2000. Une autre rencontre sécuritaire israélo-palestinienne était prévue hier soir pour tenter d'aboutir à un accord sur le transfert du contrôle des territoires réoccupés, si un compromis est trouvé sur la prise de contrôle totale, tel qu'exigé par les Palestiniens, de la route reliant le nord et le sud de la bande de Gaza. L'autre point de satisfaction est la possibilité de la conclusion d'une trêve entre le chef du gouvernement palestinien Abou Mazen (Mahmoud Abbas) et le Hamas. Malgré la répression sauvage à laquelle sont soumis ses dirigeants de la part de l'armée israélienne, ce mouvement, considéré pourtant comme radical dans ses positions vis-à-vis d'Israël, n'a pas rompu ses négociations avec Mahmoud Abbas. Ce dernier se serait montré très persuasif dans ses réunions avec les responsables du Hamas. Un accord avec ce mouvement entraînera inévitablement la conclusion de trêves avec les autres groupes possédant des factions armées, tels le Djihad islamique ou le Fatah. En effet, si le Hamas accepte un cessez-le-feu, il sera suivi par les groupes affichant jusque-là des positions similaires aux siennes. L'information d'un accord général avec tous les groupes armés radicaux a été confirmée hier par le quotidien palestinien, qui écrivait : “La situation est à présent mûre pour répondre à une invitation égyptienne en vue d'une réunion au Caire d'ici à la fin de la semaine au cours de laquelle sera annoncé un cessez-le-feu total.” L'annonce d'un cessez-le-feu pourrait intervenir avant la visite de la conseillère à la sécurité nationale du président George Bush, Condoleezza Rice, prévue pour samedi prochain. Entre-temps, la répression israélienne se poursuit, avec les incursions répétées des militaires. Ainsi, la police et les garde-frontières israéliens ont été placés, hier, en état d'alerte le long de la “ligne verte” séparant Israël de la Cisjordanie, à la suite de renseignements faisant état de tentatives d'attentats palestiniens. Selon la radio publique israélienne, le Sin-beth, service de la sécurité intérieure, fait état de soixante alertes d'attentats planifiés par les groupes armés palestiniens. L'armée israélienne a arrêté, hier, vingt Palestiniens près de Tulkarem, deux autres à Kfar Kassem. Deux maisons ont été rasées à Rafah, près de la frontière égyptienne, à la suite d'un raid. La répression israélienne bat son plein au moment où les négociations se poursuivent en parallèle. K. A.