À partir de Bordj Bou-Arréridj, lors d'un meeting qu'il a animé hier, Mohamed Djahid Younsi a dressé un état des lieux peu reluisant de la société algérienne. “Toutes les franges du peuple algérien souffrent des mêmes problèmes, notamment la hogra, la marginalisation et les passe-droits qui n'ont épargné personne”, a-t-il déclaré. Par ailleurs, Djahid Younsi a dénoncé la corruption qui ronge le système, tout en exigeant des mécanismes sévères afin de lutter contre les détournements des deniers publics se répercutant négativement sur la vie sociale et politique. Il accusera les gouvernements, qui se sont succédé, d'avoir “gaspillé les ressources financières du pays et d'avoir mis en gage 140 milliards de dollars au profit des économies des autres pays”. Selon ses dires, “nous n'avons pas l'autorité sur notre argent à l'étranger”, tout en appelant “à donner aux jeunes, notamment les 250 000 cadres diplômés au chômage, de meilleures offres d'emploi pour leur permettre de s'ériger en force motrice de l'économie nationale”. Cette jeunesse, aujourd'hui marginalisée par un système économique qui ne permet pas son intégration sociale, peut s'avérer, selon le patron d'El-Islah, comme la force du changement tant attendu. “Si nous voulons mettre fin aux échecs successifs, le changement reste l'alternative et vous (ndlr, les jeunes) et moi, nous croyons qu'il représente la solution à tous les dilemmes”, explique Younsi qui ajoute que “la conscience individuelle implique impérativement la conscience collective”. Djahid Younsi, a, en effet, promis d'octroyer des indemnités aux jeunes chômeurs à hauteur de pas moins de 70% du salaire national minimum garanti (SNMG), qui sera revalorisé pour atteindre 25 000 DA et aux femmes au foyer une indemnité dont la valeur est à concurrence de 30% du SNMG en plus d'un matériel de production pour leur permettre de travailler chez elles pour contribuer au PIB. En traitant de la réconciliation nationale, le candidat d'El-Islah considère que dans l'état actuel des choses, elle ne peut pas arrêter la violence. “Il faut une amnistie générale”, lâchera-t-il. Le conflit du Moyen-Orient s'est invité au meeting quand Younsi a rappelé que plus de 17 000 familles des vétérans des guerres de 1967 et 1973 attendent un geste de l'Etat. “Ils ont servi l'Algérie, les Arabes mais personne n'a fait un geste envers eux”, clame-t-il. Enfin, M. Younsi, après avoir présenté un projet “en harmonie avec les constantes nationales”, a conclu son propos en souhaitant que chaque citoyen assume ses responsabilités dans ce qu'il juge le devoir de créer le changement en se dirigeant vers les bureaux de vote le jour du scrutin. “Nous voulons une participation réelle et non pas comme ceux qui veulent juste bourrer le taux de participation”, a-t-il dit. “Je veux que vous alliez aux urnes pour ne pas laisser les autres décider à votre place. Nous devons renverser les données actuelles et les remettre à leur juste place”, conclut-il.