Le groupe terroriste accroché avant-hier à Ouargla allait conclure une transaction d'achat d'armes auprès d'un trafiquant d'armes nigérien, pour approvisionner les groupes terroristes activant dans la zone 9. Une quarantaine d'éléments de katibat El- Moulathamin, dirigée par Abdelhamid Abou Zaïd Essouffi, ont été accrochés, lundi dernier, par les services de sécurité dans la région de Ghil, au sud de la wilaya de Ouargla. Selon des sources bien informées, parmi ces derniers se trouvaient Yahia Abou Amar, Abou Dehdeh, Abdel Hamid Zaïd Essouffi ainsi que Abou El-Abbès Khaled Belmokhtar, plus connu sous le nom de Mokhtar Belmokhtar. Les terroristes qui venaient de Libye se dirigeaient vers la région de Oued Righ, toujours au sud de Ouargla où ils avaient rendez-vous avec un trafiquant d'armes nigérien, répondant au pseudonyme d'El-Hadj, issu de la tribu El-M'hamid. Ils se trouvaient à bord d'une colonne de véhicules de marque Station lorsqu'ils ont été repérés par les forces combinées qui les ont pris en chasse. Durant l'accrochage, un terroriste sera éliminé. Son identité n'a toujours pas été déterminée du fait que son cadavre était méconnaissable. Ainsi, ce groupe était sous la conduite de Mokhtar Belmokhtar. De son vrai nom Amar Laouar, l'“émir” du GSPC est originaire de Metlili, à 40 kilomètres de Ghardaïa. Il asseoit son autorité sur la lisière du Sahel s'étendant de Ghardaïa jusqu'à In-Guezzam en passant par Adrar et El-Menea. Il était recherché par les services de sécurité depuis 1993, jusqu'à il y a plus d'une année quand des sources avaient révélé l'existence de pourparlers entre les services de sécurité et la plus proche famille de ce dernier, en vue de sa reddition. Une reddition qui s'avère, aujourd'hui, purement illusoire, car selon les observateurs de la scène sécuritaire, Mokhtar Belmokhtar n'a, en fait, jamais eu l'intention de se rendre aux autorités, afin de bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'accrochage de lundi dernier dans la région de Ghil en est la preuve. Pourtant, tout portait à croire que la reddition de Mokhtar Belmokhtar était plus que probable. Dans ce sens, toutes les hypothèses plaidaient pour que l'ex-GSPC suive la même politique adoptée par l'ex-FIS, en s'inscrivant totalement dans la réconciliation. Autrement dit, certains chefs terroristes, en rupture avec la ligne de Abdelmalek Droukdel, actuel “émir” d'Al-Qaïda au pays du Maghreb, auraient suivi Mokhtar Belmokhtar dans sa nouvelle politique, notamment au lendemain du 11 avril quand ce dernier aurait, selon des sources généralement crédibles, clairement dénoncé les attentats commis contre le Palais du gouvernement, à Alger. Mais voilà, coup de théâtre, il n'a jamais été question de reddition. Mokhtar Belmokhtar n'a d'ailleurs jamais rompu ses relations avec les groupes terroristes armés et son autorité est plus que renforcée par l'allégeance indéfectible que lui témoignent ses hommes. Ses activités de contrebande, notamment depuis son alliance scellée par un mariage avec une puissante tribu de la région, sont avérées. Il est impliqué, entre autres, dans le trafic d'armes dont une partie a été financée avec l'argent du racket des touristes européens enlevés en 2003 à Tamanrasset. Lynda Nacer