Bône la Coquette a accueilli hier le candidat Bouteflika sous une incessante averse qui a accompagné, dès le matin, la foule tassée le long du cours de la Révolution. Seuls rescapées de ces flots, les personnes debout du côté des arcades. De ce côté-là, les supporters de l'équipe locale, l'USM Annaba qui a gagné son match la veille, sont plus visibles avec leurs chants et les longues banderoles en rouge et blanc. Des mégaphones et des sonos n'ont cessé de distiller des chansons glorifiant le candidat, parfois des chants patriotiques. Malgré les trombes d'eau, le défilé de parapluies n'a pas arrêté de converger vers le cours. Une bonne partie de ce beau monde est déjà mouillée, mais l'attente a eu raison du mauvais temps. Les magasins limitrophes sont restés fermés. À un peu moins de 11h, le candidat Bouteflika arrive. Quelques coups de feu de la troupe fantasia, et surtout le déchaînement des jeunes “postés” des deux côtés du cours de la Révolution qui se fait remarquer. La pluie est intense. Mais le candidat n'a pas dérogé à la règle du contact avec le citoyen en parcourant la rue passant d'un rideau “humain” à un autre, des deux côtés, saluant, serrant des mains, écoutant parfois une voix particulière… jusqu'au bout de la rue. Le cours s'achève. Cris, drapeaux brandis, banderoles le poursuivent comme un écho alors que les premières grappes humaines du bain de foule cherchent à se protéger de la pluie sous les balcons, les paravents des boutiques du cours et même les marches du théâtre régional. Le cortège se reforme pour prendre la direction de la seconde étape : El-Tarf. Sur la route, les premières traces des engins du tronçon de l'autoroute est-ouest. Au chef-lieu de wilaya, la RN44 qui traverse la ville, encadrée, est pleine d'une foule où se font remarquer les plus jeunes, écoliers, collégiens et lycéens. Ici, pas d'averse. Juste des cris, des youyous et la musique d'une poignée de troupes folkloriques qui se font entendre dès l'annonce de l'arrivée du candidat. La foule scande des slogans, invite à haute voix le candidat, l'acclame et, portrait à la main, lui annonce son soutien. Le gros de la campagne est terminé. Ne reste pour le candidat Bouteflika que le meeting d'Alger, pour boucler son programme de campagne qui l'a mené dans 31 wilayas. Un test de popularité et une large tentative de convaincre les électeurs de voter le 9 avril. Djilali Benyoub