Quinze enseignements ont procuré à Mohamed Saïd un sentiment du devoir accompli. Le candidat à la présidentielle Mohamed Saïd a organisé hier une conférence de presse au Centre international de presse (CIP) où il est revenu sur le déroulement de la campagne électorale. Pour le conférencier, cette campagne était une totale réussite, se disant avoir, à cette occasion, tiré des leçons. Quinze enseignements qui ont procuré à Mohamed Saïd un sentiment du devoir accompli. “J'ai pu respecter le programme de ma campagne sans qu'il y ait aucun changement, avec 21 meetings et des activités de proximité dans 11 wilayas. J'ai donc visité, tout au long de cette campagne, 32 wilayas parmi lesquelles Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Ghardaïa. J'ai investi cette campagne sans structure partisane et avec des jeunes dépourvus d'expérience organisationnelle et politique, mais malgré cela, j'ai été jusqu'au bout”, s'est-il félicité. Cela dit, ce constat n'a pas empêché le candidat de faire part des carences qui ont caractérisé cette campagne, à commencer par les moyens financiers mis à leur disposition par l'Etat, jugés insuffisants, avec des chiffres à l'appui. “Par rapport aux moyens matériels et financiers mis à notre disposition, je dirai que dans ce sens, c'est une totale déception. Cela nous a poussés à réduire nos actions et à ne pas être plus présents sur le terrain à travers les wilayas. Les chiffres sont là pour illustrer au mieux les difficultés perçues. Rien que pour les affiches, à peu près 80 000, nous avons dépensé 270 millions de centimes. L'Etat nous a octroyé 1 milliard 500 millions, cela est vraiment dérisoire. Sur les 48 wilayas, nous avons déboursé 800 millions pour l'organisation avec un budget variant entre 50 000 dinars et 250 000 dinars par wilaya. Nos déplacements pour une délégation de 30 personnes, ce sont 220 millions de centimes, les frais d'hôtel compris. Nous avons loué un avion pour 15 personnes pour 100 millions. Il s'agit en tout d'un milliard 490 millions. Heureusement qu'il y avait des bénévoles qui nous ont permis de limiter les dépenses et quelques bienfaiteurs qui nous ont soutenus financièrement avec 290 000 dinars”, a-t-il ajouté. Mais la grande satisfaction de Mohamed Saïd dans cette campagne, c'est le fait d'avoir pu passer son message par rapport à son futur parti politique, le Parti de liberté et de justice (PLJ). “J'ai trouvé utile de saisir cette occasion pour faire connaître mon parti. D'ailleurs, dans à peu près 15 jours, je déposerai le dossier de mon parti au niveau du ministère de l'Intérieur pour l'agrément. Il s'agissait du développement des idées de mon parti et de profiter de cette aubaine de l'ouverture de l'espace médiatique à cette occasion. Cela dit, cela ne m'empêchera pas de tenter de faire le meilleur score possible lors de ce scrutin”, a-t-il indiqué. Enfin, Mohamed Saïd ne se faisait pas d'illusions non plus, puisqu'il avoue que tout en recommandant un même front avec les partisans du boycott : “L'amendement de la Constitution, survenu le 12 novembre 2008, a bien désigné le futur président de l'Algérie… Les partisans du boycott sont dans leurs droits et c'était une erreur de leur fermer les portes, car c'est au peuple de décider.” Chérif Memmoud