Classées au 3e rang dans l'ordre des pathologies responsables du plus grand nombre de décès en Algérie, les maladies nosocomiales constituent un sujet de préoccupation pour le secteur de la santé publique. Mais au-delà du constat fait sur le taux de prévalence alarmant de ces infections à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé qui s'est déroulée, mardi, à l'université Yahia-Farès de Médéa, l'accent a été mis sur la nécessité d'agir en priorité sur le volet relatif à la formation du personnel de santé en matière d'hygiène hospitalière. Car les infections nosocomiales, qui sont des maladies acquises lors d'un séjour dans un hôpital, sont considérées comme un frein aux progrès thérapeutiques et à la qualité des soins prodigués, a souligné le docteur F. Z. Djoudi, du CHU de Bab El Oued. En outre, ces infections comptent parmi les principales causes de morbidité sachant que leur prise en charge engendre une prolongation des séjours dans les hôpitaux et des dépenses de plus en plus lourdes pour les structures de soins et des établissements d'hospitalisation. Faisant plus de victimes que les accidents de la circulation, les infections nosocomiales sont dues à des causes croisées dont la promiscuité, la forte concentration des patients, le non-respect du lavage des mains, un isolement insuffisant des malades par manque de chambres, la mauvaise organisation des établissements hospitaliers, etc. Mais pas seulement, puisque d'autres causes sont aussi responsables de la prévalence de la maladie, dont, entre autres, la stérilisation insuffisante des instruments et l'absence d'hygiène du milieu, est-il encore rappelé. Les aspects socio-économiques qui se répartissent en coût médical hospitalier lié au séjour et au traitement du malade, d'une part, et aux examens complémentaires de contrôle, d'autre part, induisent des dépenses de fonctionnement pour la couverture des salaires, le paiement des indemnités pour pertes de travail, facteurs de surcoût qui grèvent aussi les budgets des établissements de santé publique. L'autre aléa est celui lié à l'absence de laboratoires de microbiologie performants, facteur qui complique encore le travail de prise en charge efficiente des infections nosocomiales, a déclaré le docteur F. Benkortebi. Ce dernier a d'ailleurs estimé qu'il y a grand intérêt à former des techniciens en stérilisation et à redynamiser la formation des hygiénistes, in situ s'il le faut, idée partagée par les participants qui ont tous trouvé la proposition avantageuse puisqu'on réalise certaines opérations délicates de la main au niveau de l'hôpital de Médéa. Comme l'environnement de l'hôpital influe également sur la qualité des soins, notamment en ce qui concerne l'hygiène du milieu, la question de la gestion des déchets hospitaliers a été également évoquée par les spécialistes. D'ailleurs, les déchets hospitaliers peuvent être à l'origine de risques divers pour que des mesures particulières soient observées, notamment en ce qui concerne leur stockage, leur traitement par incinération ou combustion, leur enfouissement dans une fosse, ainsi que leur décontamination, a indiqué le docteur N. Abdi, épidémiologiste à l'hôpital de Ksar El Boukhari. Et à propos d'élimination des déchets d'activités de soins à risques infectieux, le directeur de la santé et de la population fera savoir que tous les établissements hospitaliers disposent d'incinérateurs équipés de laveurs, en attendant de doter prochainement les polycliniques de leurs propres incinérateurs. M. EL BEY