Après avoir rencontré Netanyahu et Lieberman, George Mitchell devait hier être l'hôte de Mahmoud Abbas qui estime inutile de reprendre les pourparlers avec Israël sans gel des colonies et acceptation préalable du principe d'une solution à deux Etats. De Ramallah, l'envoyé spécial de l'administration américaine pour le Moyen-Orient se rendra en Syrie et au Liban. Au premier jour de sa nouvelle mission dans la région, le représentant spécial américain au Moyen-Orient a redit le souhait du président Barack Obama de voir la colonisation juive cesser et Israël accepter l'idée d'un Etat palestinien indépendant. En Israël, il n'a apparemment rien obtenu et l'ex-sénateur démocrate a toutefois déclaré que ces deux exigences, qui ne sont pas reprises à son compte par le nouveau Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n'empêchaient pas les Etats-Unis et l'Etat juif de rester amis et alliés ! “Permettez-moi d'être clair. Ce ne sont pas des désaccords entre adversaires. Les Etats-Unis et Israël sont et resteront des alliés et amis proches”, a déclaré Mitchell, présenté pourtant comme intransigeant et négociateur de poigne au regard de son succès dans les accords de paix de 1998, dits du Vendredi Saint, en Irlande du Nord. Pourtant encore, avant de recevoir Mitchell, Netanyahu a reçu un coup de téléphone de la part d'Obama qui lui a donné des éléments du discours qu'il a prononcé la semaine dernière au Caire sur le gel des colonies et l'avènement d'un Etat palestinien, ainsi que son engagement à garantir la sécurité d'Israël. Le seul en Israël qui a écouté avec attention les exigences américaines est le président Shimon Peres, co-artisan des accords d'Oslo de 1993. Mais sa fonction n'est que protocolaire. Alors, quand il dit qu'il est temps de prendre le taureau par les cornes pour faire aboutir la solution à deux Etats, il faut n'y voir qu'un effet de déclaration, sans plus. Mais Netanyahu ne peut pas non plus rester figé dans sa posture. Alors, il a promis de présenter dimanche sa vision de la manière de faire avancer le processus de paix avec les Palestiniens et l'ensemble du monde arabe ! Obama attend ce discours avec intérêt. Entre-temps, le cabinet restreint de sécurité israélien devait se réunir mercredi pour étudier une autre exigence formulée par Obama : l'allégement du blocus de Gaza afin d'y permettre l'accès de l'aide destinée à reconstruire le territoire dévasté par l'offensive israélienne contre le Hamas, en décembre et janvier derniers. Le président américain veut aller vite en besogne pour obtenir un règlement global du conflit entre Israël et les Arabes, n'a cessé de déclarer son représentant spécial d'origine libano-irlandaise. Que va annoncer Netanyahu quand on sait qu'il a soigneusement évité jusqu'à présent de reprendre à son compte l'objectif de Washington en dépit de pressions de la nouvelle administration américaine. Il s'est dit prêt à rencontrer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour évoquer les questions économiques, sécuritaires et politiques, à l'exclusion des questions purement territoriales, comme les colonies et le statut de Jérusalem. Obama a du pain sur la planche. Il lui faudra attendre le discours de Netanyahu !