Si les relations bilatérales sont jugées globalement satisfaisantes, beaucoup reste à faire dans le domaine économique entre la France et l'Algérie. Les entreprises de l'Hexagone peuvent mettre en évidence leur expérience, la qualité du made in France, leadership mondial dans plusieurs branches d'activité et les liens sociohistoriques. Les entreprises algériennes et le marché régional, quant à eux, peuvent présenter de véritables avantages comparatifs pour des investisseurs français en quête de nouveaux marchés et opportunités d'affaires. C'est ce qui ressort de la visite de deux jours effectuée par un panel d'hommes d'affaires français, conduit par Son Excellence l'ambassadeur de France à Alger, dans la capitale des Hidhab. Son Excellence l'ambassadeur et les membres de sa délégation, composée de plusieurs chefs d'entreprise française (ICSE, Schluter-Systems, TFL, Merac Sarl, Astriane, Snem, STI France, CMA CGM, Coface, Sogetrap), étaient à Sétif pour prospecter les potentialités de développement qu'offre la région du Hidhab. Ces entreprises françaises, venues des différentes régions de France, ont présenté leur expertise et leur technologie aux acteurs économiques locaux ainsi qu'aux décideurs institutionnels. Elles ont organisé des rencontres avec des membres de la Chambre de commerce et d'industrie de Sétif, sous formes d'un work shop. Pour M. Xavier Driencourt, il n'est jamais tard pour renforcer les relations bilatérales sous toutes ses formes, politiques, économiques, sociales et scientifiques. “Des relations incontournables parce que nous avons des liens forts entre nos deux pays qu'ils soient historiques, géographiques, économiques ou humains”, précisera Son Excellence pour qui “les entreprises françaises viendraient avec leur expérience et, surtout, leur label qualité”. À cet avantage intrinsèque aux entreprises économiques, s'ajoute le poids de la dimension humaine. “La France doit être plus présente en Algérie. Nous avons des sociétés gérées par des Algériens, comme nous avons des Français d'origine algérienne qui veulent investir en Algérie. Notre rôle est de les encourager et de leur expliquer qu'il y a de très importants points positifs en Algérie”, expliquera Xavier Driencourt à travers une approche pragmatique intégrant le facteur humain comme un atout incontournable. Le secteur touristique est une des pistes pour le développement des affaires franco-algériennes. Les opérateurs français peuvent accompagner la relance de la destination Algérie et cette dernière peut répondre aux besoins nés de la mutation de la demande de la clientèle de l'Hexagone de plus en plus attirée par le tourisme de découverte : “L'ouverture de la ligne aérienne Paris-Tamanrasset a encouragé les Français à venir en Algérie et nous sommes les premiers clients de cette destination.” Algériens et Français ne peuvent discuter et s'asseoir autour d'une même table sans que l'histoire ne s'invite. Ainsi, au sujet des sanglants évènements du 8 Mai 45, M. Xavier Driencourt a rappelé les propos tenus par le président Sarkozy lors de sa visite à Constantine relatifs à cet épisode de “fautes impardonnables et de crimes inexcusables”. L'autre épisode est celui des évènements de Reggane. “La France prévoit d'indemniser les victimes de ses essais nucléaires sans aucune discrimination entre Polynésiens, Algériens ou Français”, précisera Son Excellence M. l'ambassadeur. La circulation de personnes a été l'autre point évoqué lors de cette visite. “Avant, nous délivrions 800 000 visas par an, actuellement, nous sommes seulement à 150 000 dont un tiers sont des visas de circulation. Mon souhait est de faire plus”, plaidera M. Driencourt. “Nous devons réfléchir ensemble sur un système simple et spécial de libre circulation entre nos deux pays. C'est ce qui sera dans l'ordre du jour prochainement”, ajoutera-t-il, avant d'appeler que la démarche “soit réciproque, car du côté algérien, aussi, on n'en délivre pas assez et difficilement”.