La maladie de la peste, c'est comme l'Arlésienne, tout le monde en parle, mais tout le monde semble ignorer où il se trouve. Voici, résumé, le feuilleton de la peste bubonique à Oran, plus de vingt jours après son apparition au village de Kehaïlia, les autorités locales avaient pourtant écarté tout foyer de contamination, en donnant des assurances à la population sur l'éradication de la peste qui a fait une victime, un jeune garçon âgé de 11 ans. Toujours est-il qu'au niveau des institutions hospitalières et administratives, il est impossible de vérifier l'étendue du nouveau spectre de contamination qui aurait touché d'autres régions limitrophes de la wilaya d'Oran. On cite, à titre d'exemple, un nouveau cas d'épidémie à douar Hamou-Ali, à 35 km d'Oran et à quelques encablures de Kehaïlia. Mais là aussi, mystère et boule de gomme. Les responsables de la cellule de veille et de suivi étant constamment “en réunion ou sur le terrain”, aucune information même “officieuse” n'a filtré du côté de la wilaya d'Oran, où I'on affectionne le culte du secret. Même son de cloche au niveau de l'hôpital d'Oran, où il n'existe aucune structure d'information destinée à la presse comme il est d'usage dans le cas précis de cette maladie infectieuse. Cet état d'esprit dénote de l'immobilisme et du peu d'entrain affichés par Ies responsables, à quelque niveau que ce soit de la hiérarchie administrative. Contactés pour de plus amples informations sur l'apparition de nouveaux cas de peste, les responsables de la DSP, à leur tour, se sont carrément figés dans un mutisme inexpliqué. “Nous ne sommes pas habilités à communiquer ce genre d'information”, nous répond-on en guise d'excuse. “Jusqu'à l'heure actuelle, il n'existe pas de structure de coordination entre les services de la wilaya, la DSP, le Chu d'Oran et le ministère de tutelle pour parvenir à un semblant de cohésion en matière de traitement de l'information concernant la propagation de la peste”, lance un enseignant universitaire que nous avons contacté par nos soins. À la cellule de communication de Ia wilaya d'Oran, où l'on enregistre un tohu-bohu inhabituel, ce n'est pas encore la panique, mais juste des regrets émanant de personnes chargées d'orienter les journalistes. “Nous ne pouvons que nous excuser. Tout Ie module informations et renseignements dépend du responsable de la cellule de crise”, lequel responsable demeure constamment insaisissable, même au téléphone. Ainsi et au stade du traitement de l'information objective destinée au grand public, le tâtonnement et le bricolage des pouvoirs publics auront encore de beaux jours devant eux. Alors, à quoi servent Ies cellules de communication des wilayas ? B. G.