La faiblesse du dollar a maintenu les cours au-dessus des 50 dollars le baril. Les cours du pétrole se dirigeaient vers la baisse hier dans la matinée. Le marché attend les ajustements de position que prendront les investisseurs avant le week-end. Les prix ont ouvert en très petite hausse, avec pour seul soutien la fermeté des indices boursiers américains, dans un marché calme en l'absence de nombreux opérateurs européens. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 60 cents à 50,19 dollars le baril. À New York, le baril de Light Sweet Crude pour la même échéance cédait 42 cents à 50,70 dollars. Le marché attend “les ajustements de position que prendront les investisseurs avant le week-end”, expliquent les analystes. Avec la fermeture de plusieurs places financières européennes hier, “la direction de la journée devrait être donnée plus que jamais par l'indice Dow Jones et le dollar”, ajoutent les analystes. Faute de nouvelle importante concernant les fondamentaux du marché, les opérateurs continuaient de se fier à la direction donnée par la Bourse, considérée comme un indicateur des perspectives économiques, et donc de la demande d'or noir. Depuis plusieurs séances, les cours étaient tiraillés entre le tableau très baissier de l'offre et la demande — avec des stocks pléthoriques aux Etats-Unis — et l'espoir d'une reprise de la consommation, porté par les Bourses. Au rang des facteurs de soutien, l'affaiblissement du dollar face aux autres devises tend à renforcer actuellement l'attrait des matières premières auprès des investisseurs. Par ailleurs, la crainte d'une propagation de la grippe porcine entretient aussi ce climat d'incertitude. Elle a jusqu'alors peu affecté les prix du brut, bien qu'elle menace les transports et le tourisme, et donc la consommation pétrolière. Du côté de l'offre, les derniers chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Energie ont montré que la demande aux Etats-Unis – premier pays consommateur d'or noir dans le monde – s'affichait en baisse de 6,8% par rapport à l'an dernier, malgré la chute des cours sur la période. La même tendance a été enregistrée une journée avant. Les cours du pétrole ont légèrement baissé jeudi, en effet, en fin d'échanges, en raison de l'annonce du dépôt de bilan du constructeur automobile Chrysler, et la persistance des craintes sur la demande de brut. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin cédait 14 cents à 50,64 dollars le baril. À New York, le baril de Light Sweet Crude pour la même échéance perdait 7 cents à 50,90 dollars. Le cours du brut, qui avait profité dans la matinée d'un affaiblissement du dollar, a lâché ses gains en fin d'échanges. L'annonce du dépôt de bilan du constructeur américain Chrysler a fait grimper le dollar. Ce qui a réduit l'intérêt des investisseurs pour les matières premières. Le marché pétrolier, qui a perdu le soutien du marché des changes, semblait du coup plus attentif aux signaux négatifs envoyés la veille par le département américain de l'Energie. Les données du ministère font état d'une hausse des réserves de brut, pour la septième semaine d'affilée (+4,1 millions de barils), au même titre que les distillats qui ont progressé plus que prévu. Les cours sont, néanmoins, soutenus par les réserves d'essence qui ont enregistré une baisse inattendue provoquée par une chute des importations, selon les analystes. Le département américain de l'Energie a évalué la consommation des Etats-Unis en février à 18,7 millions de barils par jour, soit 5,4% de moins que le même mois un an plus tôt. “Les prix en février 2009 étaient plus que divisés par deux par rapport à février 2008”, ont souligné les analystes de BMO Capital Markets. En outre, les stocks de brut du pays continuent de progresser à une vitesse spectaculaire, et se situent désormais à un niveau plus vu depuis septembre 1990. Par ailleurs, la consommation mondiale de pétrole devrait, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), subir une contraction massive de 2,4 millions de barils cette année, sans compter la menace de grippe porcine, susceptible de lui porter un nouveau coup. L'OMS a appelé les pays à se préparer à une pandémie “imminente”. Si cette épidémie se généralise réellement dans les jours qui suivent, les analystes prédisent une sérieuse autre chute des prix du pétrole. Ainsi, tous les regards seront braqués vers cette curieuse maladie et surtout son évolution.