“L'Otan ne propose rien à l'Algérie mais il s'agit d'une offre de coopération qui remonte à 1995”, a indiqué hier Alberto Bin, responsable de la division des affaires politiques et de la politique de sécurité de l'Otan, en marge de la conférence qu'il a donnée à l'hôtel Hilton d'Alger. Pour lui, l'Alliance atlantique “a besoin de l'Algérie ainsi que de tous nos partenaires, qu'ils soient des Etats ou des organisations”. Pour sa conférence (qui a duré environ 30 minutes), et dont l'intitulé était “Les nouvelles menaces à la sécurité et à la stabilité : perceptions et stratégie de l'Otan”, Alberto Bin s'est attelé à donner les nouveaux axes de l'organisation. Il prendra comme repère le sommet de l'alliance d'avril dernier à Strasbourg au cours duquel a été donné “le feu vert pour le lancement d'un nouveau concept stratégique”. Il a utilisé à plusieurs reprises le mot “globalisation” pour essayer de mettre l'accent sur “le caractère mondial des menaces et des défis”. À la notion de défense collective “pilier de l'Otan”, il a ajouté un nouveau concept stratégique : “sécurité collective”. Pour cela il a recensé les thèmes majeurs des orientations atlantistes entrant dans ce qu'il a appelé “l'insécurité globalisée” et dont nous pouvons citer la lutte contre le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive ou encore la sécurité énergétique. Pour le pourtour méditerranéen, il a rappelé que “l'Algérie n'a adhéré au processus méditerranéen qu'en 2000”, tout en précisant que ce “retard” a pu être “rattrapé”. Le représentant de l'alliance ne s'est pas attardé sur les relations entre l'Algérie et l'Otan. Il effleura juste la lutte contre le terrorisme en évoquant “la nécessité de coopérer pour faire face à ces menaces”. Des menaces dont le caractère mondial a été maintes fois répété par le conférencier. Il n'hésita pas d'ailleurs à “avertir” qu'“aucun pays n'est à l'abri en insistant sur les dépassements des frontières géographiques, culturelles et religieuses”. Lors de cette conférence, Alberto Bin s'est attardé sur le cas de deux pays dont l'approche par l'Otan est évidemment différente. Le premier n'est autre que l'Afghanistan considéré comme la “priorité opérationnelle” de l'organisation. Il énuméra au passage les efforts nombreux des pays “partenaires” présents sur le “terrain”. Le second pays, qui semble poser beaucoup de soucis à l'Alliance atlantique, c'est la Russie. Tout en le présentant comme “un partenaire déterminant”, l'“atlantiste” a lancé à l'assistance : “Il semble que la Russie perçoit négativement la politique de l'Otan et de l'Occident.” Avant d'ajouter : “Il faut éviter des crises comme celles du passé.” L'intervention d'Alberto Bin était ainsi axée sur le rôle de plus en plus important que compte prendre l'Organisation atlantique. À l'écouter, nous avions l'étrange impression qu'il considérait l'ONU ainsi que l'UE (l'OUA n'a été citée à aucun moment) comme des “appendices” qui n'avaient d'autre choix que de suivre. Une démarche qui, à défaut d'une pax americana non “porteuse”, tend vers une… pax “atlantique”.