Il ne se passe plus un jour sans que les soldats de la coalition ne fassent l'objet d'attaques menées par des hommes armés, parfois au lance-roquettes RPJ. Pendant ce temps, la cote de popularité de George Bush et Tony Blair continue de baisser. Au rythme actuel des attentats contre les coalisés, qui deviennent de plus en plus régulier, il y a lieu de s'interroger sur leur origine. L'absence de résistance irakienne lors de la chute de Bagdad avait, l'on se rappelle, suscité moult interrogations. Beaucoup n'avaient pas compris où était passée la fameuse “garde républicaine” de Saddam Hussein, qui était censé donner du fil à retordre aux marines, voir même faire reculer l'échéance de la prise de la capitale irakienne. Y a-t-il eu repli stratégique comme l'ont affirmé certains experts militaires ? Certes, on ne peut répondre par l'affirmative, mais il n'en demeure pas qu'aujourd'hui, il y a une résistance qui voit le jour. Et ce mouvement n'est pas sorti du néant, même si le Pentagone persiste à dire que toutes les attaques menées contre les forces coalisées en général, et américaines en particulier, ne sont que des opérations sporadiques n'ayant aucun lien entre elles. Selon les responsables US, il est impossible que quelqu'un soit derrière ces attentats. Cependant, des observateurs de la scène irakienne n'hésitent pas à désigner du doigt l'ex-Président. Ce dernier, dont aucune trace n'a été retrouvée depuis le bombardement du lieu où il était censé se trouver lui et des deux fils, juste avant la chute de Bagdad, pourrait être le chef d'orchestre de ces attaques. D'ailleurs, des informations contradictoires ont circulé à son sujet. Récemment encore l'administrateur civil américain, Paul Bremer, affirmait qu'il était en possession d'informations confirmant que Saddam Hussein est toujours en vie, et que son arrestation était imminente. Une chose est sûre, les Irakiens sont en train de montrer à travers ces attaques qu'ils n'acceptent pas l'occupant. L'on se rappelle que la majorité des Irakiens avaient “remercié” les coalisés pour les avoir libéré de la dictature de Saddam Hussein, mais tous leur demandaient de partir une fois cette mission terminée, car ils n'étaient pas disposés à tolérer l'occupation. L'insécurité régnant en Irak depuis quelques temps n'a pas manqué d'affecter la côte de popularité de George Bush et son allié inconditionnel Tony Blair. L'on constate à travers les sondages que seul 56% contre 73% des Américains à la fin de la guerre en Irak approuvent cette opération et seulement 55 % contre 84% à la fin du mois de Mars, pensent que les armes de destruction massive, motif de l'invasion de l'Irak, existent réellement. À un peu plus d'un an des élections présidentielles, prévues en novembre 2004, le locataire de la Maison-Blanche est en train de perdre du terrain. Idem pour le Premier ministre britannique, en chute lui aussi dans les sondages. Deux tiers des Britanniques interrogés, ne font pas ou ne font plus confiance à Tony Blair. La popularité du chef du gouvernement britannique a sérieusement baissé comparativement à la période de la fin de la guerre en Irak. K. A.