Le procès en appel de l'affaire, dont Mohamed Baba Nedjar a été condamné en première instance à la peine capitale par le tribunal de Ghardaïa, s'est ouvert hier à la cour de Médéa. Toutes les issues menant au siège de la cour étaient fermées à la circulation automobile et un dispositif de sécurité était mis en place dès le matin pour canaliser le flux de personnes venues de Ghardaïa pour assister au procès. La salle d'audience, où étaient présents des militants des droits de l'Homme, des membres de la famille de l'accusé arborant des tee-shirts à son effigie, et des représentants de la presse, a vu défiler plusieurs personnes appelées à la barre par le juge afin de confirmer ou infirmer leurs déclarations contenues dans le dossier dans l'affaire jugée en première instance en 2006 par le tribunal de Ghardaïa sur le meurtre par immolation de Bazzine Brahim, chef de la section locale du Croissant-Rouge algérien. Interrogé à propos de la disparition du domicile de son fils, pendant quatre jours, après les faits sans pour autant prendre la précaution d'alerter les services de sécurité, le père de l'accusé a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées par le magistrat ainsi qu'à celles relatives à sa vieille motocyclette et à la présence d'un bidon d'essence trouvé par les enquêteurs sous un lavabo au domicile. M. Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, était parmi les personnes présentes au procès pour apporter le soutien de son parti à la victime qui, a-t-il indiqué, a été condamnée afin de casser l'élan de mobilisation politique de la région et d'impliquer les militants et les dirigeants du FFS. “Il y a là une vraie manœuvre orchestrée pour salir notre parti. Les interrogatoires faits à l'accusé montrent bien que les autorités sont allées au-delà des procédures normales. Bien au contraire, elles ont fait preuve de parti pris contre notre parti. Nous exigeons un procès équitable.” À propos de l'internationalisation de l'affaire, le premier secrétaire du FFS fera savoir que c'est un moyen de porter l'affaire à la connaissance de l'opinion publique et qu'il est espéré que le procès qui est en train de se dérouler à Médéa respecte les droits de chacun, sans constituer un moyen de pression sur une quelconque partie ou sur une région.