Par définition, une retraite signifie la fin d'une activité professionnelle, une qualité dont bénéficient les travailleurs ayant accompli un nombre déterminé d'années de service tout au long de leur carrière et ceux atteints par la limite d'âge. À l'instar de ce qui se passe dans les autres régions du pays, la wilaya de Mascara a enregistré, particulièrement au cours de la dernière décennie, un nombre très élevé de travailleurs admis à la retraite par anticipation suite à la dissolution des dizaines d'entreprises touchées par la crise économique ou ayant bouclé les 32 ans d'activité, comme le stipule la réglementation en vigueur. Dans les deux cas, la pension est calculée en fonction des salaires versés au cours des cinq dernières années avec comme condition préalable le versement effectif des cotisations des charges patronales au profit de la Caisse nationales des retraites (CNR) pour tous les trimestres déclarés au moment du dépôt des dossiers des concernés. Dans ce contexte, et en l'espace d'une période relativement courte, le nombre de retraités ayant travaillé dans tous les secteurs d'activité dans la wilaya de Mascara a été multiplié par 100, une évolution qui n'a pas été sans incidences sur le fonctionnement de l'agence principale de la Caisse nationale des retraites concernant le traitement des dossiers, la gestion des pensions et l'organisation des services dans le but évident de réserver dans les meilleures conditions possibles l'accueil des retraités. Afin de désengorger l'agence principale, les responsables de la CNR de Mascara ont procédé à l'ouverture des antennes à Tighennif, Sig, Mohammadia et Ghriss, avec pour mission la réception et le traitement des dossiers des postulants qui résident dans ces régions pour leur éviter les déplacements contraignants. Au rythme du déroulement des opérations, le cap du million de retraités est largement dépassé dans la wilaya de Mascara. Toutefois, et en dépit de leur nouveau statut, certains retraités sont toujours actifs et exercent en qualité d'agent de sécurité, maçon, peintre ferrailleur, chauffeur ou autres boulots d'artisanat en gagnant des salaires qui viennent s'ajouter à leur pension. D'autres, par contre, qui sont loin du besoin ou dont l'état de santé ne leur permet pas de fournir des efforts, se contentent de leur pension versée mensuellement par la caisse. Ainsi, les partisans du bricolage disposent de tout leur temps pour effectuer de menus travaux ; les autres profitent de la grâce matinée et font même la sieste, car il sont assurés de percevoir leurs mensualités. À ce titre, force est de reconnaître que les retraités ne sont pas tous logés à la même enseigne, car présentant des cas séparés : ceux qui ont débuté très jeunes le travail et qui, après 32 ans de services, se retrouvent retraités à l'âge de 50 ans ; ceux qui ont bénéficié des dispositions de la loi 90-07 de par leur qualité de fils de chouhada et les retraités par anticipation, lesquels sont admis très jeunes à la retraite. Toutefois, les retraités du secteur de l'agriculture restent lésés car percevant des pensions dérisoires ne leur permettant pas de vivre décemment en dépit des sacrifices qu'il ont consentis tout au long de leur parcours. Mais les retraités, tous régimes confondus, ont un dénominateur commun, celui d'être convaincus que leur avenir est derrière eux. Et, c'est, généralement, dans les moments de solitude pesante que chacun voit défiler dans son esprit le fil des étapes traversées et se permet de dresser le bilan de son passé. Si la satisfaction de la réussite habite la minorité, la déception de l'échec ronge la majorité et se traduit par des regrets et des remords, une différence qui est mesurée par la valeur de l'héritage légué aux descendants. Pour soulager leur conscience, les retraités s'accordent des circonstances atténuantes, évoquant certaines conjonctures de l'époque pour justifier tous les efforts fournis sans parvenir à atteindre la perfection.