Le phénomène de fraude aux examens scolaires et universitaires a pris ces dernières années des proportions alarmantes. Et les moyens utilisés pour tricher sont loin d'être traditionnels comme c'était le cas par le passé avec les bouts de papier cachés dans des trousses ou autres. Aujourd'hui, le progrès de la science et de la technologie aidant, les astuces utilisées par des élèves et des étudiants sont nombreuses, à tel point que les enseignants-surveillants demeurent parfois impuissants pour surveiller les candidats, ou prendre les faussaires la main dans le sac. Insouciants des conséquences et des sanctions encourues en cas de prise en flagrant délit de fraude, les candidats ne prennent pratiquement plus la peine de copier discrètement comme ce fut le cas autrefois et ils le font au vu et au su de tout le monde. Ainsi, cette année, dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, où toutes les conditions ont été réunies pour garantir le succès de cette opération, les épreuves du baccalauréat qui se sont achevées jeudi dernier pour l'ensemble des filières se sont distinguées au chef-lieu de wilaya par deux cas de fraude avérés et ce, malgré la mise en place d'un dispositif de surveillance au moyen de cinq enseignants par salle de composition. Le premier cas de fraude signalé, lundi dernier au centre : lycée Mohamed- Meftahi lors de l'épreuve de mathématiques, série lettres et philosophie. En fait, un candidat a été surpris par les surveillants en possession d'une feuille de brouillon de couleur différente de la sienne. Le deuxième cas a été démasqué mercredi au centre lycée Mohamed-Nedjadi lors de l'épreuve des sciences islamiques et concerne une candidate libre dans la même filière. Selon notre source, cette dernière qui portait un voile où elle a dissimulé un kit main libre relié à son portable a été prise en flagrant délit, en train de communiquer avec une personne de l'extérieur du lycée. Aussitôt, les deux candidats suspectés ont été interdits de poursuivre le reste des épreuves et des procès-verbaux ont été dressés par les surveillants et accompagnés de dossiers constitués par les deux chefs de centres d'examen qui les transmettront à la cellule centrale de suivi de l'examen. Interrogés au sujet de ce phénomène de tricherie lors du déroulement des examens, certains enseignants-surveillants que nous avons rencontrés jeudi dernier étaient unanimes pour dire : “Franchement, on est inquiet face à la recrudescence de la pratique du système de copiage et qu'on ne cesse de signaler ici et là. En ce qui nous concerne, cette fois-ci, hamdoulilah au sein de notre centre d'examen, on n'a été confronté à aucun cas de copiage et tout s'est bien déroulé. Cela n'a pas été facile avec des candidats adolescents bien costauds, qui n'ont peur de rien et ils leur arrivent même de vous fixer des yeux ou de vous menacer. Donc, il faut être très ferme avec eux et ne tolérer aucune faveur.” Relayés par une autre enseignante, celle-ci dira sans détours : “Il y a des candidats bien entraînés et extrêmement habiles dans le maniement de leurs astuces et il faut le reconnaître souvent, ils parviennent à déjouer la vigilance des surveillants. Nous souhaitons que des mesures préventives soient appliquées à l'entrée des centres, notamment la fouille systématique par des agents, hommes pour les garçons et femmes pour les candidates. Je pense que sera le seul antidote pour mettre fin à ce phénomène qui n'honore guère nos enfants.”