Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité la résolution 1874 qui durcit les sanctions contre le régime communiste de la Corée du Nord, suite à son dernier essai nucléaire effectué le 25 mai, malgré les mises en garde de la communauté internationale. Ce qui mérite d'être signalé à cette occasion, c'est que la Russie et la Chine, traditionnellement hostiles aux sanctions contre Pyongyang, se sont joints aux autres membres du Conseil de sécurité pour condamner le programme nucléaire coréen et entériner la résolution. La résolution 1718, adoptée en 2006 après le premier essai nucléaire, comportait déjà de lourdes sanctions. La résolution 1874 met en place un système d'inspection renforcée des cargaisons à destination ou en provenance de la Corée du Nord. Elle prévoit aussi l'élargissement de l'embargo sur les armes et le durcissement des sanctions financières. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que cette résolution est un message fort au régime communiste de Pyongyang et a fait part de son souhait de voir “la Corée du Nord et tous les autres Etats membres mettre en application les mesures qu'elle contient”. La réponse des dirigeants coréens ne s'est pas faite attendre. Ils ont estimé, hier, qu'il est “impossible”, pour leur pays, de renoncer aux armes nucléaires. Non seulement ils ont affirmé que le programme nucléaire ne serait jamais abandonné, mais ils ont aussi fait état de leur volonté de procéder à l'enrichissement de l'uranium et d'utiliser leur plutonium à des fins militaires. “Tout plutonium extrait sera utilisé à des fin militaires”, peut-on lire dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, qui a précisé que “l'enrichissement de l'uranium” est en voie de démarrage et ce, que la Corée du Nord soit autorisée ou non “à disposer d'armes nucléaires”. Chez le voisin de Corée du Sud, la menace est prise au sérieux et des troupes sont mises en état d'alerte. Séoul cherche cependant à ne pas aggraver les tensions entre les deux capitales et a invité Pyongyang à accepter le message des Nations unies et à s'y soumettre. “Notre gouvernement insiste une nouvelle fois pour que la Corée du Nord cesse ses provocations, retourne à la table des négociations et démantèle son programme nucléaire”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Avec la réélection annoncée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique d'Iran, lui aussi partisan d'un programme nucléaire qui n'exclut pas des objectifs militaires, le prochain sommet à Moscou entre le président russe Medvedev et le président américain Obama revêt un caractère décisif. La nouvelle administration, qui a inauguré une diplomatie souple, en rupture avec celle, arrogante et guerrière, menée ces huit dernières années, a plus que jamais besoin de la collaboration et du soutien de la Russie dans la résolution de nombreux conflits, dont celui lié au nucléaire coréen et iranien. Le vote de la Russie et de la Chine de la résolution 1874 du Conseil de sécurité de l'ONU place, en tout cas, le prochain voyage russe d'Obama sous de bons auspices.