Omar Bongo Ondimba inhumé dans sa terre natale de Franceville (dans le sud-est du Gabon), le bal des prétendants à sa succession bat son plein. Libreville, bruit de manœuvres de couloir et d'intrigues. De nombreux prétendants s'affrontent tant à l'intérieur du clan familial que dans l'opposition. Si Ali Bongo, ministre de la Défense, semble bien placé pour succéder à son père à la présidence, il n'est pas seul en lice. L'ancien vice-Premier ministre Paul Mba Abessole et l'ex-opposant Pierre Mamboundou caressent eux aussi l'espoir d'accéder à la magistrature suprême. Sans compter la fille Pascaline qui verrait bien son mari à la tête du Gabon. D'abord, tous les proches du défunt se rêvent en héritiers. Le Gabon n'invente rien sur ce sujet, c'est le principe des républiques monarchiques en action en Afrique où l'on n'arrête pas de se gausser sur la bonne gouvernance et où l'on a même créé le Nepad pour la mettre en place ! Omar Bongo en terre, les ambitions se sont libérées au grand jour, d'autant que le doyen des chefs d'Etat du continent n'avait pas désigné un favori. Le Gabon risque même d'entrer dans une période très délicate et dangereuse, s'inquiète l'opposition. Premier théâtre de cette guerre sourde : le Parti démocratique gabonais (PDG), le mouvement fondé par Bongo. Les prétendants y sont nombreux, à commencer par Ali Bongo, le fils aîné. Ministre de la Défense, peu populaire, il a tenté en vain de se faire adouber du vivant de son père. Lors des cérémonies funéraires, il s'est placé en chef de la famille, semblant mettre en sourdine les querelles avec sa sœur Pascaline. Cette dernière pourrait néanmoins être tentée de pousser son compagnon, le ministre des AE, Paul Toungui, ou même son ex-mari, le vieux compagnon de route de Bongo, Jean Ping. La liste des postulants ne s'arrête pas aux proches. En piste également, le Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, qui lance aujourd'hui des attaques contre la famille Bongo. Et Idriss Ngari, l'ancien numéro un de l'armée gabonaise, se place également. La ministre des Mines, Casimir Oyé Mba, entend faire jouer le poids de son ethnie, les Fangs. Dans l'opposition, c'est également la bousculade. Paul Mba Abessole, qui avait sans doute gagné dans les urnes la présidentielle de 1993, rumine sa vengeance. Zacharie Myboto, ex-baron du parti de Bongo de qui il est devenu l'ennemi depuis 2001. Pierre Mamboundou, opposant modéré, s'appuie, lui, sur le vote des Punus, autre ethnie importante dans ce pays de 3 millions d'habitants. Et la liste n'est pas close. Pour le pouvoir gabonais par intérim, la préparation de cette liste sera le premier test de sa bonne volonté. L'autre casse-tête, il y aurait au Gabon autant d'électeurs que de votants !